« Une différence de culture »

Michel Olivier, directeur d’école primaire à la retraite depuis l’année dernière, fréquente assidûment les journées d’été des écologistes depuis des années puisqu’il est trésorier des Verts pour les Hautes-Alpes. Pour lui, Nantes est un bon cru, « à condition que tout le monde se souvienne que, si les militants d’Île-de-France aiment bien Eva Joly, sa popularité n’est pas aussi grande dans les régions. Eva Joly, c’est d’abord un phénomène parisien » . Chaque année, il fait de son regard sur les ­rencontres d’été des chansons qui font sourire ses camarades… quand ils ne grincent pas des dents face à sa franchise. Et Michel râle quand on lui demande pourquoi il arbore un « béret basque » alors qu’il s’agit d’un authentique béret alpin.

Pour l’avenir du mouvement écolo, il estime que la fusion entre les Verts et Europe Écologie sera difficile : « Ceux qui nous ont rejoints, souvent, n’ont pas notre culture de parti et manifestent une démarche très individualiste. En cas de fusion, la plupart de ces nouveaux venus repartiront, sauf ceux qui ont autrefois été chez les Verts. Il faut donc trouver une solution pour ne pas les effrayer, car la plupart de ces néomilitants sont très loin de nos pratiques, de nos habitudes d’organisation et d’une certaine discipline. »
Michel fait partie de cette génération de Verts qui privilégient la discussion et préfèrent la négociation à l’opposition frontale. Il en a fait l’expérience dans les relations complexes que les militants du département entretiennent avec les bergers en ­raison de la présence du loup : « Nous devons réapprendre à vivre avec un animal sauvage, et, autant nous trouvons normal qu’un berger tire sur un loup qui attaque son troupeau, autant il faut fustiger l’attitude des chasseurs qui pourchassent l’animal et alimentent les énormités proférées par les politiques du Sud-Est. »