Là-bas

Politis  • 6 janvier 2011
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Après le Mediator, le Vioxx

Aux États-Unis, une récente étude publiée par un bimensuel médical (Archives of Internal Medecine ) a réévalué les dégâts de cet antidouleur, utilisé contre l’arthrite. Commercialisé par le laboratoire états-unien Merck, le Vioxx a causé la mort de 40 000 personnes outre-Atlantique entre 1999 et 2004. Ce « traitement » favorise la formation de caillots, provoquant crises cardiaques et attaques cérébrales. En 2007, la firme pharmaceutique avait négocié le versement de 5 milliards de dollars d’indemnités aux 26 000 plaignants. Rien de tel en France, où l’Agence de sécurité des produits de santé (Afssaps) n’a jamais remis en cause « la sécurité d’emploi » du Vioxx jusqu’à ce qu’il soit retiré du commerce…

Bolloré a-t-il choisi Gbagbo ?

C’est la question que l’on peut se poser quand on sait que l’industriel français possède un tiers du groupe de communication Havas, elle-même propriétaire de l’agence de marketing Euro RSCG. Celle-ci a pris en charge la com du candidat Gbagbo lors de la campagne présidentielle ivoirienne, en particulier Stéphane Fouks, directeur général d’Havas. L’un des slogans de campagne, « Pour la paix, je choisis Gbagbo » , pourrait avoir été conçu par les communicants français. Depuis les « incidents », Euro RSCG a fait ses bagages, assure Jacques Séguéla, autre dirigeant d’Havas, précisant que l’agence est « prête à faire campagne pour des candidats, à condition qu’on ait le sentiment qu’ils vont être démocratiques » . Tout le monde peut se tromper.

Battisti, ce n’est pas fini

Le 31 décembre, dernier jour de présidence au Brésil, Lula a réservé un « spécial ciao » à Berlusconi en rejetant la demande d’extradition de Cesare Battisti, ex-militant d’extrême gauche italien condamné par contumace en 1993 pour quatre homicides datant de 1978 et de 1979, et qui a toujours proclamé son innocence. Point final de l’affaire ? Loin s’en faut ! Car Battisti est otage du Tribunal suprême du Brésil, tenu par des juges conservateurs : en prison depuis 2007, après qu’ils lui ont refusé le statut de réfugié politique accordé par le ministre de la Justice, il y reste, au moins jusqu’à la session de février du Tribunal, qui pourrait alors contrer la décision de Lula, et même réactiver une procédure d’extradition ! Se dessinerait une crise constitutionnelle, sur le dos de Battisti, un « spécial olá » à Dilma Rousseff, qui vient de succéder à Lula.

Les échos
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