Louer un potager

Claude-Marie Vadrot  • 21 avril 2011 abonné·es

Que faire?

Qui n’a pas la chance d’avoir un jardin, en centre-ville, en banlieue ou à la campagne, peut en louer un. Pour quelques dizaines d’euros par an, on obtient la jouissance d’un carré potager de 250 à 400 mètres carrés auprès d’une association. Et pour plus cher, environ 40 euros par mois, auprès de quelques récentes sociétés spécialisées. De quoi approvisionner en légumes et en petits fruits comme les fraises ou les groseilles une famille de quatre personnes. En produits frais mais aussi en conserves familiales.

Ces potagers ont été inventés à la fin du XIXe siècle dans le nord de la France par un prêtre, l’abbé Lemire, pour inciter les mineurs et les ouvriers de la métallurgie ou du textile, alors nombreux, à rester près de chez eux le dimanche, la culture étant supposée les tenir éloignés du bistrot et des locaux syndicaux. Ces jardins ouvriers, devenus plus tard les jardins familiaux, représentaient un apport irremplaçable en produits frais à des familles qui ne pouvaient se les offrir. Ils dépendaient à leur création d’une « Ligue pour le coin de terre » qui existe toujours. Mais les associations louant des lopins se sont multipliées, de plus en plus souvent créées par des municipalités ayant compris l’intérêt d’offrir des espaces de détente et d’approvisionnement.

Heureusement, l’idéologie du jardinage a beaucoup évolué, même si l’obligation de respecter un règlement demeure. Pour trouver son lopin, on peut également s’adresser à un agriculteur proche d’une agglomération et prêt à céder un petit bout de ses terres. Il est également possible, cela se fait de plus en plus, de partager un jardin avec une personne âgée qui n’a plus la force de le cultiver. Avec partage des légumes à la clé.

Pourquoi?

Parce qu’il s’agit d’un moyen de redécouvrir que fruits et légumes ne sont pas fabriqués en usine, qu’ils poussent dans la terre. Et aussi parce que ces jardins sont maintenant de plus en plus souvent synonymes de découverte de l’écologie et du bio. Sans oublier la convivialité et la valeur des échanges d’un lopin à l’autre, de l’entraide quand un jardinier part en vacances et que les autres arrosent ses légumes. Enfin parce que, pour des centaines de milliers de ces jardiniers amateurs, la récolte permet de mieux faire face au chômage, à la baisse des revenus et du pouvoir d’achat. Une façon commode, en outre, de faire un peu la nique aux produits insipides des grandes surfaces. Et puis il y a le plaisir ineffable de consommer sa production.

Comment?

-Lire les Quatre Saisons du jardinage bio (Terre vivante) si on craint de ne pas avoir la main verte.
-S’adresser à une association nationale de jardins familiaux pour trouver des contacts dans sa ville ou son département ou pour faire une demande de lopin.
-www.jardins-familiaux.asso.fr
-www.jardinot.fr (nouveau nom des jardins des cheminots, qui ne s’adressent pas seulement aux salariés de la SNCF).
-www.lesjardinspotagers.com (plus cher) • www.potageralouer.com (plus cher).

Le geste utile
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