Le gouvernement veut inscrire l’austérité dans la loi
Après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, les plans d’austérité arrivent en France. Une loi imposant la réduction drastique des déficits est actuellement discutée en catimini à l’Assemblée nationale. La gauche s’insurge contre cette mesure qui pèsera sur les classes populaires et moyennes.
dans l’hebdo N° 1152 Acheter ce numéro

C’est à un véritable tour de force que se livrent Nicolas Sarkozy et son gouvernement. En catimini, le chef de l’État et François Fillon ont présenté un projet de loi de réforme constitutionnelle qui devrait inscrire le retour à l’équilibre des finances publiques dans le marbre de la Constitution [^2]. Si l’intention semble à première vue louable, elle est lourde de conséquences, tant économiques et sociales que démocratiques. La loi concoctée à l’Élysée propose de fixer un objectif de « réduction des déficits » valable pendant au moins trois ans. Cet objectif devra être validé par Bruxelles et s’imposera à toutes les lois de finances votées à l’Assemblée nationale. Les gouvernements et leur majorité devront ainsi respecter un plafond de dépenses publiques et s’assurer du montant des recettes prévues, indépendamment de la conjoncture. Le risque : faire de l’austérité une intangible règle d’or. L’économiste Henri Sterdyniak y voit une « politique économique qui vise à rassurer les “marchés financiers” » (voir ci-contre), tandis que les réductions draconiennes