Avoir recours au microcrédit

Thierry Brun  • 30 juin 2011 abonné·es

Que faire ?

Pas simple de demander un prêt à une banque quand on est au chômage. Et si l’on a pour seul revenu un RSA ou un boulot très précaire, les portes se ferment. Nombre de personnes sont ainsi exclues du système bancaire classique, et la crise financière de 2008 a aggravé cette situation pour les plus vulnérables, qui ont de plus en plus de mal à rembourser un emprunt, le plus souvent un « crédit revolving ».

Ce contexte a favorisé le développement du microcrédit – qui consiste à accorder des prêts d’un montant très faible à des personnes qui n’ont pas accès à d’autres sources de financement – et de la microfinance – une offre globale de services financiers comprenant le microcrédit, la micro-épargne, la micro-assurance, etc.

La plupart des organismes de microcrédit et de microfinance sont adossés à des banques classiques ou à des assureurs, qui trouvent là de nouveaux débouchés en proposant des microcrédits personnels (ou sociaux), inférieurs à 3 000 euros. D’autres proposent des microcrédits professionnels destinés au développement d’un projet d’insertion et de création d’emploi. Il faut alors faire très attention à l’organisme auquel on s’adresse, d’autant que les taux d’intérêt proposés à l’emprunteur sont très élevés. Pour partir à la recherche d’un microcrédit professionnel, on devra être accompagné par un réseau spécialisé compétent implanté dans la région de son choix. France active, l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), France Initiative, les Boutiques de gestion ou encore la Fondation de la 2e chance (créée par Vincent Bolloré…) sont parmi les principaux réseaux qui peuvent aider à monter un projet, à instruire une demande de financement et à développer une activité. Plus récemment, Babyloan.org, premier site Internet européen de microcrédit, est devenu une locomotive aidant les personnes exclues à créer leur emploi.

Quand il s’agit d’un projet d’insertion ou de création d’activité, on peut aussi solliciter d’autres financeurs solidaires, notamment les Cigales, Garrigue, La Nef, Habitat et humanisme, la Sidi-CCFD, Oikocrédit, et des dizaines d’autres.

Pourquoi ?

Dans des conditions favorables, le microcrédit peut être un formidable outil de promotion des individus et des projets solidaires. Certaines initiatives de finance solidaire visent un objectif d’égalité d’accès au crédit par l’intermédiaire de prêts. Souvent collectivement organisées, elles proposent à l’emprunteur une alternative à une démarche strictement philanthropique. Mais le microcrédit et la microfinance ne modifient pas en profondeur les modes de production ni la répartition des richesses. Les institutions financières portent ainsi une lourde responsabilité dans l’accroissement de l’exclusion financière. Certaines organisations de l’économie solidaire soulignent cet aspect tout en évitant le côté social business du microcrédit.

Comment ?

Il existe une myriade d’organismes de microcrédit et de microfinance en France, mais pas de guide ni de site Internet recensant tous les organismes et s’adressant aux particuliers. Si l’on veut explorer les offres de microcrédits non conventionnels, il faut lire attentivement les guides de finances solidaires, particulièrement celui d’Alternatives économiques (Les placements solidaires, n° 45, septembre 2010) et le site Internet www.finansol.org.

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