Les silences de Pascale Clark…

Denis Sieffert réagit à l’interview de l’ambassadeur de France en Israël, mercredi 19 octobre, dans l’émission «5 minutes avec» de Pascale Clark.

Denis Sieffert  • 19 octobre 2011 abonné·es
Les silences de Pascale Clark…
Également invité de la matinale de France Inter, mercredi 19 octobre, Gérard Longuet, Ministre de la Défense et des anciens combattants, a été interrogé par un auditeur sur le cas de Salah Hamouri. Il avoue « découvrir cette situation » . Voir la vidéo :

Chère Pascale Clark,

Vous avez interviewé mercredi matin l’ambassadeur de France en Israël. Le sujet était naturellement « la libération de Gilad Shalit » dont tout le monde se félicite. Vous avez eu raison de demander à Christophe Bigot en quoi la France avait servi la cause du jeune soldat franco-israélien. Il vous a répondu, en substance, que la France ne laissait jamais tomber ses concitoyens. Ce qui a pu faire tousser un certain nombre de vos auditeurs.

Mais, au moins, la perche était tendue, semble-t-il, pour une évocation, même furtive, du sort d’un autre Français, Salah Hamouri, détenu depuis six ans dans une prison israélienne parce que des délateurs lui prêtaient l’intention d’attenter à la vie d’un rabbin extrémiste. Il paraissait impossible qu’une journaliste, même moyennement informée, même pas trop téméraire, même timide, ne saisisse l’occasion. Impossible ? C’était gravement vous sous-estimer.

Car, pas un mot. Pas une question. Seul, Gérard Longuet, ministre de la Défense, a réussi, quelques minutes plus tard, à faire mieux que vous : interrogé par un auditeur qui s’étonnait de votre silence, il a eu le front d’affirmer qu’il ne connaissait pas ce jeune homme. Patrick Cohen s’en est étonné, sinon indigné. Et nous avec lui. Question : devons-nous considérer que, désormais, l’équilibre de l’information doit être assuré par les auditeurs ? Après votre interview de Christophe Bigot, et quelques jours seulement après la calamiteuse émission tout entière vouée à l’éloge de DSK par Ivan Levaï, on peut le craindre.

Confraternellement.

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