Éviter la salade en sachet

Ingrid Merckx  • 8 décembre 2011 abonné·es

Que faire ?

Mâche, roquette, épinards, cresson, mesclun, frisée, jeunes pousses… Le rayon des salades en sachet est tentant : y’a plus qu’à servir. Mais mieux vaut poursuivre jusqu’au rayon frais. Sûr que la mâche est plus sableuse. Mais combien de fois avez-vous pris de la roquette en barquette pour manquer de tourner de l’œil en ouvrant le sachet tant l’odeur était pestilentielle avant même la date limite de consommation ? Dans ces cas-là, rien à sauver : faut tout jeter et bien ficeler le sac-poubelle…

Si jamais vous ne résistez pas aux attraits du sachet, vérifiez que les feuilles du fond ne virent pas déjà au noir. Et, surtout, passez le contenu sous l’eau avant de l’avaler, comme pour tout fruit et légume. Cela prend trois secondes et évite des surprises : des convives auraient découvert une grenouille dans leur saladier en passant à table ! Précaution : le sachet ouvert ne se conserve pas plus de deux jours.

Pourquoi ?

Oui, c’est pratique, et oui, les produits dits « de la quatrième gamme » (légumes et fruits frais crus, lavés, épluchés, coupés et emballés) ont fait exploser la consommation de végétaux depuis les années 1980. Mais, pour éliminer les bactéries, ils prennent un bain de chlore avant de rejoindre leur poche. L’eau du robinet aussi est chlorée, proteste Bonduelle, leader sur le marché. Le chlore est-il toxique ? Il s’évapore, assure l’industriel. L’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) a été averti de problèmes d’irritations oculaires et respiratoires chez les personnels de l’agro-alimentaire et ceux travaillant dans les piscines. Et quand on l’ingère ? Certains assurent qu’il est cancérogène… Les études manquent, mais, comme les autorités sanitaires préconisent de relaver les produits de quatrième gamme, le doute persiste.

Au niveau nutritif, la salade en sachet perdrait un peu de vitamine C et de vitamine B9, mais apporterait la même quantité de minéraux et de fibres qu’une fraîche. Après, c’est comme pour la viande : plus il y a de découpe, et plus on multiplie l’apparition de micro-organismes. Pour limiter la prolifération, les sachets sont gonflés avec une composition gazeuse particulière (pauvre en oxygène). Mais des cas de toxi-infections liées aux salmonelles auraient néanmoins été enregistrés en Norvège, Slovénie, Danemark et Suède.
L’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques s’est penché sur la sécurité microbiologique de ces produits : en 2008, sur 133 salades analysées, 5 % étaient contaminées par des Listeria. D’où l’intérêt de les relaver. Reste que prendre cinq minutes pour nettoyer une salade fraîche, c’est toujours moins d’eau consommée et nettement plus de goût. Enfin, une salade sous plastique consomme… du plastique ! Et coûte deux fois plus cher qu’une fraîche.

Comment ?

  • Acheter des produits de saisons : www.actionconsommation.org/publication/Fruits-et-legumes-de-saison.html

  • Si votre salade fraîche est très sale, faites-la tremper avec un peu de vinaigre.

Le geste utile
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