Rapporter les médicaments à la pharmacie

Ingrid Merckx  • 12 janvier 2012 abonné·es

Que faire ?

Ne jamais jeter de médicament à la poubelle, dans les toilettes ou l’évier. Vérifier régulièrement sa pharmacie personnelle, où l’on stocke des médicaments non utilisés (MNU) « au cas où ». En dehors de ceux dont on a besoin régulièrement et de la « trousse d’urgence », la plupart se périment, se détériorent, ou s’avèrent inadaptés pour une autre occasion ou personne, sans avis médical. Veiller aux dates : certains médicaments comme les sirops, collyres ou pommade se conservent peu de temps après ouverture. Puis rapporter tous les MNU à la pharmacie, dans leur emballage, si possible. Les pharmaciens sont tenus de les reprendre.

La vraie économie consiste à interroger la prescription : certains médecins ont la main leste. Aux États-Unis, par exemple, on n’achète que le nombre de comprimés nécessaires. Elle consiste aussi à ne prendre à la pharmacie que ce dont on a besoin et à exiger des génériques. Pour un traitement long, les pharmaciens doivent adapter la délivrance de boîtes à la posologie et renouveler l’ordonnance chaque mois.

Pourquoi ?

Les MNU polluent : les eaux superficielles et souterraines, les boues des stations d’épuration utilisées en épandage agricole, les sols, etc., rappelle un rapport de l’Académie nationale de pharmacie sur la présence de médicaments – notamment hormones et antibiotiques – dans l’environnement (septembre 2008). Les concentrations varient en fonction des pays et des sources. On distingue les émissions diffuses (dans les urines et fèces des humains ou des animaux, et dans les déchets des usagers) et ponctuelles (rejets des industries et des établissements de soins). Si les effets sur l’homme de ces rejets sont mal connus, on sait qu’ils ont un impact sur la faune et la flore, « notamment en matière d’antibiorésistance ou de modulation endocrinienne » . Toute la chaîne pharmaceutique est concernée par la réduction de la pollution engendrée : de la conception et de l’emballage des médicaments à leur consommation, récupération et destruction des substances dans des incinérateurs spécifiquement adaptés.

Un bruit a couru que la récupération des MNU par les officines n’était plus obligatoire. C’est une erreur : ce qui n’a plus cours en France depuis 2008, c’est la redistribution humanitaire des MNU.
Motif : notices non traduites, inflation de la contrefaçon et des marchés pirates, traitements inadaptés.

Comment ?

Née en 1994, alors que 95 % de MNU partaient à la poubelle, l’association Cyclamed prévoyait leur collecte en vue de leur destruction et redistribution jusqu’en 1998 puis, sur demande de l’OMS, un amendement au code de la santé publique a limité son action à la destruction par incinération.

Tous les médicaments sont concernés : gélules, comprimés, sirops, pommades périmés ou non. Mais uniquement ceux à usage humain.

Les laboratoires Biogaran, spécialisés dans les génériques, distribuent des kits sécurité pour trier ses médicaments à la maison et rapporter les inutilisés.

Le geste utile
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