Manger du poisson de saison

La demande soutenue toute l’année fragilise les stocks.

Jérémie Sieffert  • 10 octobre 2013 abonné·es

Que faire ?

Au revoir, crevettes grises, araignées de mer, ombles et corégones. Bonjour, moules, palourdes, maquereaux et calmars. C’est le début de l’automne, la meilleure saison pour les produits de la mer. Car poissons et crustacés aussi ont une saisonnalité, expliquée par de nombreux guides circulant sur Internet. Comme le site mrgoodfish.com, créé par trois des plus grands aquariums d’Europe pour sensibiliser le public. On y trouve les adresses des bonnes poissonneries par département et, pour chaque saison, la liste des espèces à rechercher ainsi que des idées de recettes, comme cette ballottine de maquereau au foie gras et à la gelée de cassis, ou cette simple daurade aux champignons, à point en octobre. Plus tard, en décembre, ce sera le bar ou la raie. En janvier, le bigorneau, le loup et la coquille saint-jacques. Au printemps, le colin ou le chinchard. L’été, le congre, la sardine, les anchois et le thon blanc. Et pour les huîtres, c’est tous les mois en « r », de septembre à avril. Quant à la roussette, la sole, l’églefin et les célèbres harengs et cabillauds, c’est toute l’année.

Pourquoi ?

En France, la consommation de poisson serait de 37 kg par an et par personne, plus de deux fois la moyenne mondiale. Cela se traduit par une surpêche chronique, dénoncée régulièrement par les écologistes ainsi que par les institutions européennes, dont les quotas ne sont toujours pas respectés. La pêche est désormais la première pression sur les écosystèmes marins. En Europe, les stocks sauvages suffisent de moins en moins, il faut faire appel aux importations pour une partie de l’année. La demande toute l’année pousse les pêcheries à maintenir leur effort de pêche pendant de longs mois sur des populations fragilisées par la reproduction ou les migrations. Ainsi, hors saison, certaines variétés sont soit importées, soit de taille plus petite. Or, la capture d’individus trop jeunes met en péril la régénération des stocks. Enfin, si une consommation régulière de poisson est recommandée pour ses oméga 3 et ses acides gras, chaque saison dispose de ses variétés riches en ces éléments. En hiver, c’est le hareng ; au printemps, le maquereau ; l’été, la sardine et les anchois.

Comment ?

  • www.mrgoodfish.fr est un site très bien fait, à l’initiative de trois grands aquariums : Nausicàa, à Boulogne-sur-Mer, l’Aquarium de Genova, en Italie, et celui de Finisterrae, en Espagne, en partenariat avec le Réseau mondial océan et plusieurs ONG.
  • www.clesdelaconso.org/DepliantSaisonnalite.pdf www.encyclo-ecolo.com/Calendrierdespoissons
Le geste utile
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