Jean-Luc Mélenchon propose « une marche pour la révolution fiscale »

Le coprésident du Parti de gauche souhaite que le Front de gauche manifeste pour refuser l’augmentation au 1er janvier de la TVA. Un « cadeau aux patrons » de 107 euros par habitants, selon lui.

Michel Soudais  • 8 novembre 2013
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Jean-Luc Mélenchon propose « une marche pour la révolution fiscale »
© Crédit photos : Michel Soudais

«  Il faut prendre l’initiative d’une marche pour la révolution fiscale  » , a lancé ce matin Jean-Luc Mélenchon au micro de RTL, en demandant à Jean-Marc Ayrault de renoncer à l’augmentation de la TVA. « C’est toujours les puissants qui ont tout et les autres qui tirent la langue. Il faut une révolution fiscale dans ce pays » , a-t-il déclaré en déclarant « comprendre » le ras-le-bol fiscal.

Le coprésident du Parti de gauche s’était expliqué hier soir, en meeting à Garges-lès-Gonesse, sur le sens de cette « marche pour la révolution fiscale » et avait proposé au Front de gauche de l’organiser « le 1er décembre » . Venu soutenir Francis Parny (PCF), candidat aux municipales dans cette commune du Val-d’Oise, il avait indiqué à son hôte, longtemps responsable des relations extérieures du PCF, qu’une lettre en ce sens serait adressée, ce matin, à l’ensemble des formations du Front de gauche. L’ancien candidat à la présidentielle, dont le caractère personnel des précédentes initiatives (manifestation nationale contre le TSCG, marche contre l’austérité et pour la VIe République) avaient été critiqué, a pris soin de préciser à plusieurs reprises qu’il s’agissait là d’une « proposition » .

Il n’est pas possible de « laisser la colère légitime » du peuple être dirigée par la droite et l’extrême droite *« comme c’était le cas à Quimper » , a-t-il expliqué à son auditoire, parce que, dans ce cas, « la colère va se retourner contre le voisin, contre la région d’à côté, contre l’usine d’à côté » . Refusant que le Front de gauche se laisse « embrigader dans des choses inacceptables » , Jean-Luc Mélenchon l’invite à « diriger la colère » : « Il faut qu’on soit là avec nos idées, nos drapeaux, nos mots d’ordre. On ne se mélange pas avec n’importe quoi. (…) Nous préférons le dire franchement, nous ne faisons pas de manifestation avec le Medef, avec l’UMP, avec l’extrême droite. Nous faisons des manifestations contre le Medef, contre l’UMP, contre l’extrême droite. »

Le gouvernement organise « la prédation » du capital

Pour le 1er décembre , si cette date est retenue, Jean-Luc Mélenchon a déjà une idée du mot d’ordre. « Puisque monsieur Ayrault a cédé au premier portique qui a dégringolé , a-t-il lancé, nous avons quelque chose à demander : nous refusons l’augmentation de la TVA au 1er janvier prochain. » Pour le député européen, cette augmentation de 7 milliards d’euros décidée par Bercy, décrit comme « le portique du Medef » , n’est rien d’autre qu’une nouvelle « prédation du capital » , qui représente en moyenne 107 euros par habitant.

« Pour une famille avec deux enfants, cela représente 428 euros l’année prochaine. Pour que vos gosses soient mieux élevés ? Pour que vous soyez mieux soignés ? Pour que les anciens partent plus tôt à la retraite ? Non. Vous allez donner 428 euros pour la compétitivité, c’est-à-dire pour les dividendes des actionnaires. »

Refusant de laisser le discours de la colère « se porter exclusivement sur « à bas les portiques, mort à l’impôt, etc. » , Jean-Luc Mélenchon rappelle que « l’impôt juste est nécessaire, l’impôt injuste est ridicule et discrédite l’État et la République » . Et lance au gouvernement : « Si vous voulez faire un cadeau aux patrons, trouvez-le ailleurs que dans nos poches. »



Jean-Luc Mélenchon appelle à une « marche pour… par rtl-fr

Politique
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