Le CAC 40 envoie ses filiales au paradis

« Qu’emporte le CAC 40 au paradis ? », s’interroge une étude de la revue Projet en partenariat avec la Plate-forme paradis fiscaux et judiciaires, qui regroupe plusieurs ONG en lutte contre l’évasion fiscale. En examinant notamment les rapports annuels 2013 des fleurons de la Bourse, les auteurs ont recensé pas moins de 1 548 filiales implantées dans les paradis fiscaux, soit 23 % de l’ensemble des filiales étrangères du CAC 40. On les trouve en grand nombre aux Pays-Bas (337), en Belgique (217), en Suisse (145) et au Luxembourg (143). Leur nombre « serait probablement bien supérieur si l’on disposait d’une information exhaustive », indique l’étude, qui relève entre autres que le CAC 40 se distingue par sa forte opacité concernant la présence et l’activité de ses filiales paradisiaques. Certes, plus de transparence permettrait de comprendre pourquoi celui-ci se montre généreux envers ses actionnaires, qui ont touché en 2013 près de 43 milliards d’euros en dividendes et rachats d’actions, et considérablement moins envers le fisc français.