Hollande perpétue la tradition coloniale de la SFIO

Denis Sieffert  • 12 juillet 2014 abonné·es
Hollande perpétue la tradition coloniale de la SFIO
© Photo: François Hollande et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 19 novembre 2013, à Tel Aviv (AFP PHOTO / POOL / JACK GUEZ).

Avec son calamiteux appel téléphonique à Netanyahou , le 9 juillet, pour exprimer « sa solidarité » au premier ministre israélien qui, dans le même temps, faisait bombarder Gaza, François Hollande a perpétué la pire tradition coloniale de la SFIO. Celle de Guy Mollet et de la Bataille d’Alger.

Comme les dirigeants SFIO de 1957 , François Hollande nie le caractère colonial du conflit israélo-palestinien. Comme pour ses devanciers, les colonisés qui se révoltent sont toujours des « terroristes ». Des « terroristes » innés qui pratiquent la violence sans cause. Non seulement il y a là une négation du fond de l’histoire, la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et le blocus de Gaza, mais il y a une négation des événements de ces derniers jours.

Après l’enlèvement et le meurtre des trois jeunes colons israéliens , le 12 juin, Netanyahou s’est en effet empressé de désigner le Hamas et de lancer en Cisjordanie une offensive contre toutes les infrastructures et associations liées au Hamas. Le mouvement islamiste a alors répliqué en lançant une pluie de roquettes depuis Gaza en direction d’Israël. Mais, comme toujours dans ce conflit, le récit dominant a inversé la chronologie des événements. À moins que l’on tienne, contre toute évidence, l’assassinat des trois jeunes Israéliens pour la nouvelle stratégie du Hamas. Ce que personne ne croit. Surtout pas M. Netanyahou qui a surtout voulu profiter de ce triple assassinat pour briser le gouvernement de « réconciliation nationale » qui venait d’être conclu par le Fatah et le Hamas. François Hollande a pris sa petite place dans cette stratégie de l’extrême droite israélienne, on ne peut plus cynique. Son appel embarrassé, le lendemain, à Mahmoud Abbas n’efface évidemment pas cette énorme faute politique.