Affaire Besancenot-Taser : ultime verdict demain
Demain s’ouvre en appel le procès de l’ex PDG de Taser France qui avait été condamné pour avoir espionné Olivier Besancenot.
C’est la « dernière manche » dans le procès qui oppose Taser France à Olivier Besancenot. Antoine Di Zazzo (photo), l’ex patron de SMP Technologie, qui commercialise le Taser dans l’HExagone, retrouvera l’avocat du leader du NPA, demain, dans l’enceinte de la cour d’appel de Paris. Pendant ce temps-là, Besancenot, lui, sera « à [son] travail, à la Poste, au guichet » , a-t-il indiqué à Politis.fr.
_ Ce n’est pas une surprise : après avoir été condamné, en janvier 2013, à 15 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende pour avoir fait espionner, entre 2007 et 2008, le leader du NPA, Di Zazzo avait immédiatement annoncé qu’il ferait appel de la décision.
La justice pourrait-elle revenir sur sa condamnation ? « Je ne l’imagine pas » , confie Besancenot, qui ajoute : « Ce qui est frustrant, c’est que toutes ces années de procédure sont des années de perdues quant au débat public sur le Taser et la nécessité d’un moratoire sur son utilisation. »
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Barbouzeries
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Cela fait huit ans que l’affaire a commencé. En 2006, sur le plateau du « Grand Journal » de Canal +, Olivier Besancenot dit tout le mal qu’il pense du Taser : « Le problème de ce petit pistolet, qui a l’air d’un jouet tout simple et très sympathique, c’est que ça a déjà causé des dizaines de morts aux États-Unis » , explique-t-il, en se basant sur des rapports publics d’Amnesty International.
_ Craignant sans doute de perdre des parts de marché alors qu’il est à l’époque question d’armer la police municipale, le PDG de Taser France engage, au printemps 2007, une procédure en diffamation contre Besancenot. Il est immédiatement débouté… et l’affaire va rapidement se retourner contre lui.
Quelques mois plus tard, la procédure révèle ainsi que Di Zazzo a payé un cabinet d’anciens flics reconvertis en détectives privés pour espionner son plus médiatique pourfendeur. Filature de la famille Besancenot, accès aux comptes du couple, fichage de leurs moindres faits et gestes… « Ce qui m’a le plus fait violence, c’est de voir une photo de mon fils se retrouver sur le bureau d’une officine dont j’ignorais tout » , se souvient Olivier Besancenot. Celui qui estime aujourd’hui qu’ « une partie de ce qu’a fait la justice va dans le bon sens » regrette aussi que la loi n’encadre pas mieux « le fonctionnement de ces officines privées qui agissent dans l’opacité la plus totale » .