Bio : Vent de révolte au sein du certificateur Ecocert

Ecocert, numéro un mondial de la certification des produits biologiques, dont le slogan est « au service de l’homme et de l’environnement », est en plein conflit social.

Thierry Brun  • 7 avril 2015 abonné·es

Illustration - Bio : Vent de révolte au sein du certificateur Ecocert


Cela ne s’était pas vu depuis dix ans à Ecocert France, filiale de 180 salariées du numéro un mondial de la certification des produits biologiques. Un mouvement de grève des salariés, très suivi, a été lancé ce mardi 7 avril, à l’appel de la CGT et de la CFDT. Des dizaines de salariés sont venus manifester devant le siège social de l’entreprise situé à L’Isle Jourdain, dans le Gers. Les deux syndicats indiquent que 75 % des salariées en CDI sont en grève et ont annoncé la reconduction, mercredi, de la grève.

« Comme le promeut l’entreprise, à leur tour les salariés souhaitent “travailler dignement et eux aussi pouvoir manger bio” » , revendiquent les deux syndicats, qui ajoutent que les salariés d’Ecocert France sont en grève « pour faire reconnaitre leurs compétences et pour que leurs salaires soient augmentés » .

La CGT et la CFDT indiquent que « le niveau de qualification des salariés est élevé (bac + 2, licence ou ingénieur), 70 % des salariés ont un salaire mensuel inférieur à 1 600 euros net par mois ! » , pour une moyenne d’âge de 35 ans, selon Thomas Vacheron, délégué syndical CGT, qui souligne « les profits importants réalisés ces dernières années par l’entreprise » .

L’activité d’Ecocert France, spécialisée dans le contrôle et la certification de l’agriculture biologique, est en forte hausse depuis quelques années. En 2013, l’entreprise a dépassé les 14 millions d’euros de chiffre d’affaires et engrangé près d’un million d’euros de bénéfices, ce qui a fait dire à William Vidal, PDG d’Ecocert France : « On peut faire des affaires, réussir et être éco responsable » .

Selon le site Internet d’Ecocert, le groupe rassemble 23 bureaux et filiales, propose ses services dans plus de 80 pays, pour un chiffre d’affaires qui dépassait les 31 millions d’euros en 2012.

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