Il y a dette et dette…

François Hollande a gaffé en affirmant qu'il « acquitterait à [son] tour la dette que nous avons » vis-à-vis d'Haïti.
Politis  • 13 mai 2015
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En inaugurant le 10 mai en Guadeloupe le Mémorial ACTe, qui commémore la traite esclavagiste, François Hollande a rappelé le tribut que le roi Charles X avait demandé, au nom de la France, à la jeune République haïtienne : 150 millions de francs-or afin d’indemniser les anciens colons qui avaient perdu leur « cheptel » du fait de l’abolition de l’esclavage. Il a ajouté qu’en se rendant à Haïti le 12 mai il « acquitterait à [son] tour la dette que nous avons ». Très applaudis, ces mots ont réveillé la revendication d’un grand nombre d’Haïtiens : récupérer enfin « la rançon de l’indépendance » que la République des Caraïbes a dû verser à la France en 1825, estimée aujourd’hui à 17 milliards d’euros. L’entourage présidentiel s’est empressé d’expliquer que François Hollande ne s’engageait qu’à un acquittement « moral » de la dette et non « financier ». Sacrée boulette.

Les échos
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