Fermeture de Fessenheim en 2018: encore une promesse envolée de Hollande

Après l’annonce par Ségolène Royal d’un report de la fermeture de la doyenne des centrales françaises, Cécile Duflot, Emmanuelle Cosse et Jean-Luc Mélenchon renvoient François Hollande à sa promesse.

Michel Soudais  et  AFP  • 8 septembre 2015 abonné·es
Fermeture de Fessenheim en 2018: encore une promesse envolée de Hollande
© Photo: SEBASTIEN BOZON / AFP

Le report de la mise en service du réacteur nucléaire EPR de Flamanville à fin 2018 reportera d’autant la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, doyenne des centrales françaises[^2] que François Hollande avait promis de fermer d’ici à 2017, a convenu mardi la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, en marge d’une visite à Strasbourg.
«Il y a l’application de la loi, c’est assez simple maintenant puisque effectivement il y a un plafonnement de la production d’énergie nucléaire. Ce qui veut dire que quand Flamanville ouvrira, Fessenheim devra fermer. Donc, Flamanville va ouvrir d’ici à 2018. Et donc en effet, Fessenheim devra fermer.»

Le président de la République avait renouvelé en mars sa promesse d’engager la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) «à l’horizon de la fin du quinquennat» , c’est-à-dire en 2017.

L’électricien français EDF avait repoussé , la semaine dernière, au quatrième trimestre 2018 le démarrage de l’EPR de Flamanville (Manche), alors que plusieurs anomalies techniques ont été révélées ces derniers mois. C’est la quatrième fois qu’EDF repousse la mise en service du réacteur de 3e génération, l’un des plus puissants du monde (1.650 mégawatts), qui devait initialement être livré en 2012 pour un budget de 3,3 milliards d’euros.

Duflot, Cosse et Mélenchon renvoient Hollande à sa promesse

La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts Emmanuelle Cosse s’est «étonnée d’une annonce qui paraît aussi ferme qu’hasardeuse» : «Je suis étonné que l’on puisse interpréter ainsi la parole présidentielle.» «Il faudrait arrêter de lier Fessenheim à Flamanville» , , a-t-elle ajouté, estimant que «la centrale alsacienne est dangereuse, en panne constamment» (Voir aussi le communiqué d’EELV).

«C’est le 11 octobre prochain qu’EDF devra déposer sa demande d’autorisation d’exploitation de la centrale EPR de Flamanville. C’est donc, au titre de la loi, le 11 octobre prochain que devra être annoncée la fermeture de la centrale de Fessenheim» , a ajouté dans un communiqué le député EELV Denis Baupin, en faisant allusion à la loi Transition énergétique. 

L’ex-ministre et députée EELV Cécile Duflot a quant à elle ironisé sur la parole présidentielle dans un tweet agrémenté du mot-dièse #quandlespoulesaurontdesdents.

«Sur le nucléaire comme sur le reste, les promesses de François Hollande et du PS n’engagent que les naïfs» , a écrit dans un communiqué l’ex-candidat du Front de gauche à l’Élysée, Jean-Luc Mélenchon.
«Pourquoi croire à la nouvelle promesse de François Hollande alors qu’il ne sera même plus là pour l’appliquer en 2018 ? La seule méthode pour fermer cette centrale est d’organiser un référendum sur la sortie du nucléaire comme je le propose depuis 2012» , écrit le fondateur du Parti de gauche.


[^2]: Elle a été mise en service en 1977 avec deux réacteurs de 900 mégawatts chacun.