Première victoire à Calais

Ingrid Merckx  • 3 novembre 2015
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Première victoire à Calais

Ça n’était pas une opération de communication : le recours en référé déposé le 26 octobre devant le tribunal administratif de Lille par Médecins du monde, le Secours catholique et six demandeurs d’asile, en faveur des migrants de Calais, a porté ses fruits. Le 2 novembre, le tribunal a mis l’État en demeure de leur venir en aide.

Première victoire : la situation d’urgence a été reconnue. L’État a 48 heures pour recenser et placer les mineurs isolés en situation de détresse dans la jungle, bidonville installé en avril sur le terrain mitoyen du Centre de jour Jules Ferry peu après son ouverture. Et il a une semaine pour ajouter dix points d’eau aux trois existants dans la jungle, installer cinquante latrines, des bennes et un système de collecte des ordures, nettoyer le site et dégager un accès pour les secours. Des mesures recommandées par le Défenseur des droits dans son récent rapport sur la situation à Calais.

« Il appartient aux autorités publiques de veiller à ce que les droits les plus élémentaires [des] personnes, constitutifs de libertés fondamentales, soient garantis » , a déclaré le juge des référés. Chaque jour de retard coutera 100 euros à la préfecture.

Mais cette victoire reste partielle : le tribunal a considéré qu’il n’y avait pas de carence de l’État en matière du respect du droit d’asile ni de crise sanitaire majeure. Il s’appuie pour cela sur le rapport de l’Agence régionale de santé Nord-Pas-de-Calais rendu public la semaine dernière.

Rapport ARS Calais

Surtout, il n’a pas reconnu le droit à l’hébergement d’urgence des migrants. Les requérants réclamaient notamment la réquisition de logements vides. Il y en aurait près de 3.000 à Calais.

Par ailleurs, les rumeurs de rafle sur la jungle se confirment : une cinquantaine de migrants seraient arrêtés par les forces de l’ordre tous les jours. D’autres s’inscriraient sur des listes d’appel volontaires que ferait circuler l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et des apatrides). Mais pour aller où ?

Temps de lecture : 2 minutes
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