Pierre Moscovici pas contre une coalition droite-gauche en France

Michel Soudais  • 15 décembre 2015 abonné·es
Pierre Moscovici pas contre une coalition droite-gauche en France
© Photo: Pierre Moscovici et Christine Lagarde au G20, le 5 septembre 2015, à Ankara (AYKUT UNLUPINAR / ANADOLU AGENCY).

Le commissaire européen aux Affaires économiques appuie le projet de Manuel Valls. Dans un entretien au quotidien Les Echos publié mardi, Pierre Moscovici n’est pas opposé à voir un gouvernement de coalition droite-gauche gouverner la France. « Si la situation politique l’exigeait, une coalition large ne doit pas selon moi être exclue par principe en France » , explique l’ancien ministre socialiste.

Deux jours après le second tour des élections régionales , M. Moscovici estime que « les Français ont été très clairs en se mobilisant contre le FN, loin de tout ‘ni-ni’ » :
« A l’évidence, cela veut dire que les électeurs souhaitent un changement de culture politique, un changement d’attitude, et sont lassés des querelles répétitives organisées autour d’un affrontement bloc contre bloc. »

Pierre Moscovici met en avant l’exemple de l’Allemagne gouvernée par une coalition entre la droite (CDU-CSU) et la gauche (SPD). « Par définition, on ne peut faire de coalition qu’avec des gens qui ne pensent pas la même chose que vous. Le CDU-CSU et le SPD ne se sont pas dissous en Allemagne » , a-t-il expliqué. Il aurait tout aussi bien pu prendre l’exemple de la Commission européenne, au sein de laquelle il siège.
Toutefois, affirme-t-il, « une coalition, cela ne peut pas être une aspiration, cela peu juste être le fruit d’une situation d’absence de majorité (comme en Allemagne) ou de circonstances exceptionnelles réclamant une majorité très large de façon temporaire » . Une chose est sûre : à force de cogérer ensemble l’Union européenne depuis sa création, chrétiens-démocrates et de sociaux-démocrates, ont fini par se ressembler au point que les électeurs sont désormais incapables de les distinguer. Et se désintéressent des élections européenne. Est-ce l’effet recherché en France ?

Politique Monde
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