Honduras: une célèbre militante écologiste assassinée

Berta Càceres, militante écologique indienne du Honduras a été assassinée le 3 mars à Esperanza, à 200 kilomètres de la capitale. Elle a été abattue de plusieurs coups de feu, au moment où elle rentrait chez elle, par deux surgis de derrière sa maison. « Une incursion de voleurs qui a mal tourné », selon la police, un assassinat politique dénonce sa famille.

« Nous savons tous que c’est pour sa lutte » qu’elle a été assassinée, a affirmé sa mère, Berta Flores, à la chaîne de télévision TV Globo.

Berta Càceres était responsable du Conseil civique des organisations populaires et indigènes du Honduras (COPINH), défendant les droits territoriaux des indigènes. Depuis dix ans, elle luttait contre un projet de barrage hydroélectrique sur le fleuve Gualcarque, menaçant de priver d’eau des centaines d’Indiens Lenca, habitants de la zone. Un projet si contesté que la Banque Mondiale avait finalement annulé sa participation financière à cet ouvrage.

Pour ses enfants, Berta Càceres a payé de sa vie son engagement. « Les responsables de son assassinat sont des groupes industriels en connivence avec le gouvernement national, les administrations municipales et les institutions répressives de l’État », affirment-ils dans un communiqué publié dimanche.

« Nous demandons que la responsabilité de la société DESA [promotrice du projet] soit tirée au clair [et que] soit mise en place une commission internationale, impartiale pour enquêter sur ce crime. »

Selon Berta Flores, la Commission interaméricaine des droits de l’homme avait ordonné des mesures pour assurer la sécurité de sa fille. Mais la militante n’avait, de fait, reçu aucune protection de l’État.

Des milliers de personnes ont assisté, samedi, à son enterrement et crié « Justice ! Justice ! ».