Le Royaume-Uni choisit le divorce

Politis.fr  • 24 juin 2016
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Le Royaume-Uni choisit le divorce
© Photo: Chris J Ratcliffe / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images/AFP

Les Britanniques ont voté pour sortir de l’Union européenne lors du référendum organisé jeudi. Selon les chiffres officiels définitifs, 51,9% des électeurs avaient voté pour quitter l’UE, et le nombre de bulletins dépouillés était suffisant pour que le résultat soit irréversible. Le référendum a été marqué par une participation importante (72,2%). Les résultats montrent un pays divisé, avec Londres, l’Ecosse et l’Irlande du Nord qui ont voté pour rester, tandis que le nord de l’Angleterre ou le Pays de Galles ont voté contre.

LIRE >> Brexit : Un pays déchiré

Ce choix, que les derniers sondages n’avaient pas anticipé, aura de très nombreuses conséquences.

Les marchés financiers n’ont pas attendu la publication des résultats définitifs pour plonger. Dans la nuit, la monnaie britannique a touché un plus bas niveau depuis 1985. La Bourse de Tokyo a chuté de 8% et les principales Bourses européennes devraient plonger à l’ouverture, laissant présager un « vendredi noir » sur les marchés mondiaux, face à la décision de la cinquième puissance économique mondiale de quitter l’UE, un acte sans précédent en soixante ans de construction européenne.

Le maintien de David Cameron au 10 Downing Street est compromis. Avec son référendum, le leader du Parti conservateur souhaitait mettre un terme aux divisions qui minent son parti. La victoire du Leave, qui n’était pas le sien, ne semble lui laisser d’autre choix que de démissionner de la tête des Tories.

Le Brexit risque de mettre en péril l’intégrité du Royaume-Uni. La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a déclaré vendredi que sa région « voit son avenir au sein de l’UE », entr’ouvrant ainsi la porte à un nouveau référendum sur l’indépendance. En Irlande du Nord, le Sinn Fein, favorable au maintien dans l’UE, a lui appelé à un référendum sur une Irlande unifiée.

Les dirigeants de l’Union européenne, qui se concertent en ce début de matinée, vont devoir désormais discuter des conditions du divorce (cela pourrait prendre deux ans) mais semblent à cette heure surtout préoccupés d’éviter une contamination de l’exemple britannique.

Monde
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