Présidentielle : Le FN a la défaite mauvaise

Michel Soudais  • 17 mai 2017
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Présidentielle : Le FN a la défaite mauvaise
photo : bertrand GUAY / AFP

La fiction n’aura pas duré bien longtemps. Lundi, Marine Le Pen a retrouvé la présidence du Front national, à peine plus de deux semaines après sa « mise en congé » entre les deux tours. Un retour à la situation ante ? Pas tout à fait. Elle doit faire face aux contrecoups de sa défaite face à Emmanuel Macron. Le plus patent est la fin de l’« alliance patriote et républicaine » scellée avec Nicolas Dupont-Aignan, grâce à laquelle elle espérait obtenir une majorité. Tous deux avaient, dans les grandes lignes, acté un accord futur pour les législatives, qui prévoyait cinquante candidats Debout la France (DLF) soutenus par le FN et 50 FN soutenus par DLF. « Ce n’est plus le cas », a expliqué, lundi sur BFM TV, celui à qui Mme Le Pen avait promis Matignon.

« Je préfère rester libre », a-t-il déclaré, en précisant qu’il fallait « acter et tirer les leçons de la défaite du camp patriote ». Ce qui, à ses yeux, nécessite de « reconstruire une offre politique qui rassemble […] pour faire l’union des droites » autour de son parti. DLF ayant décidé de présenter des candidats « dans la quasi-totalité des circonscriptions », le FN a investi en retour un candidat face à Nicolas Dupont-Aignan et a également fait part de sa volonté « d’être présent dans la totalité des 577 circonscriptions ». [—]

Marine Le Pen doit aussi faire face à la démobilisation et aux critiques que sa campagne ratée suscite dans les rangs de son propre parti. L’annonce, le 9 mai, du retrait temporaire de la vie politique de Marion ­Maréchal-Le Pen témoigne d’une crise qui couvait, quand bien même la jeune députée a choisi de mettre en avant des motifs personnels. Des responsables et candidats qui avaient mis en cause la responsabilité de Marine Le Pen elle-même dans la défaite font d’ailleurs l’objet de mesures disciplinaires.

Plus soft, des cadres, dont Gilbert Collard, pointent la sortie de l’euro proposée par le FN. Les Français l’ont rejetée « en bloc » et « il faut en prendre acte », a déclaré Bernard Monot, « stratégiste économique » du parti. Pas question, tonne Florian Philippot, qui a prévenu qu’il quitterait le parti si la question de la sortie de l’euro était abandonnée, jugeant qu’« un parti qui défend la nation » ne peut « renoncer à un débat qui est essentiel ». Une « position personnelle », estime Nicolas Bay. Pour le secrétaire général du mouvement, « l’heure est à la mobilisation », pas aux « états d’âme » ; mais le débat viendra « après les législatives ». Il promet d’être saignant.

Les échos
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