Turquie : Erdogan poursuit sa répression

Politis  • 11 juillet 2017
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Turquie : Erdogan poursuit sa répression
photo : KAYHAN OZER / ANADOLU AGENCY

Dimanche 9 juillet, la « marche pour la justice » dont Kemal Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du peuple (CHP), avait pris la tête entre Ankara et Istanbul, s’est achevée par un rassemblement de plusieurs centaines de milliers de personnes – les organisateurs avancent le chiffre de deux millions. Cette gigantesque manifestation, la plus importante de l’opposition à Erdogan depuis le mouvement contestataire de 2013, marque-t-elle « un nouveau départ » pour la Turquie, un an après le coup d’État avorté prétexte à de vastes purges – environ 50 000 personnes ont été arrêtées et plus de 100 000 limogées ou suspendues de leurs fonctions – et à un renforcement des pouvoirs du Président, Recep Tayyip Erdogan ? Rien n’est moins sûr.

Lundi, la police turque a encore arrêté 42 personnels universitaires, dont l’universitaire Koray Caliskan, pour des liens présumés avec le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’avoir ourdi la tentative de coup d’État depuis son exil américain. Le 4 juillet, le pouvoir turc s’est opposé avec force déploiement de police à la présence d’observateurs internationaux, dont l’ambassadeur de Suède, au procès de la députée Figen Yüksekdag, co-présidente du HDP, la troisième force politique du pays, témoigne sur son blog Corinne Morel Darleux, élue PG au conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes. Le 5 juillet, il a fait arrêter la directrice d’Amnesty International Turquie, Idil Eser, et sept autres militants lors d’un atelier de formation au management à la sécurité informatique, ainsi qu’un Suédois et un Allemand. Le 7 juin, il avait interpellé le président de la branche turque d’Amnesty, l’avocat Taner Kiliç, avec 22 confrères. En 1998, Amnesty avait pourtant adopté un prisonnier d’opinion et mené campagne pour sa libération. Son nom : Recep Tayyip Erdogan.

Les échos
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