Un bidonville parisien menacé d’évacuation en pleine trêve hivernale
Pour la quatrième fois en trois ans, les familles roms du camp de la Petite Ceinture risquent à nouveau l’expulsion, qui aura lieu dès demain au petit matin. Reportage.

Cela ne tient qu’à un fil. Tout le bidonville est éclairé par un système de câbles électriques ingénieux, mais dangereux. Une simple bagarre entre deux enfants suffit à couper le courant pour tout le monde. Les fils pendent au-dessus de l’allée et traînent à terre. Il s’agit d’éviter de trébucher dessus tout en échappant au grouillement des rats favorisé par la tombée de la nuit. C’est bancal, mais ça fonctionne.
« Installez-vous, c’est propre chez nous », lance fièrement un futur papa. Comme toutes les autres, sa petite maison de taule et de bois est chauffée par un poêle. Les murs et les sols faits de bric et de broc sont recouverts de draps et de tapis, les marmites bouillonnent sur de petites plaques. Tout provient de la récupération et d’une réalisation rudimentaire, mais consciencieuse. Malgré l’instabilité de leur situation, les 250 Roms originaires de Roumanie installés sur la Petite Ceinture, entre les Portes de Clignancourt et de la Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, ont créé un lieu de vie. Un semblant de chez-eux qu’ils doivent quitter, pour la quatrième fois en trois ans :