Un bidonville parisien menacé d’évacuation en pleine trêve hivernale

Pour la quatrième fois en trois ans, les familles roms du camp de la Petite Ceinture risquent à nouveau l’expulsion, qui aura lieu dès demain au petit matin. Reportage.

Marine Caleb  • 27 novembre 2017 abonné·es
Un bidonville parisien menacé d’évacuation en pleine trêve hivernale
© photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Cela ne tient qu’à un fil. Tout le bidonville est éclairé par un système de câbles électriques ingénieux, mais dangereux. Une simple bagarre entre deux enfants suffit à couper le courant pour tout le monde. Les fils pendent au-dessus de l’allée et traînent à terre. Il s’agit d’éviter de trébucher dessus tout en échappant au grouillement des rats favorisé par la tombée de la nuit. C’est bancal, mais ça fonctionne.

« Installez-vous, c’est propre chez nous », lance fièrement un futur papa. Comme toutes les autres, sa petite maison de taule et de bois est chauffée par un poêle. Les murs et les sols faits de bric et de broc sont recouverts de draps et de tapis, les marmites bouillonnent sur de petites plaques. Tout provient de la récupération et d’une réalisation rudimentaire, mais consciencieuse. Malgré l’instabilité de leur situation, les 250 Roms originaires de Roumanie installés sur la Petite Ceinture, entre les Portes de Clignancourt et de la Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, ont créé un lieu de vie. Un semblant de chez-eux qu’ils doivent quitter, pour la quatrième fois en trois ans :

Envie de terminer cet article ? Nous vous l’offrons !

Il vous suffit de vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire :

Vous préférez nous soutenir directement ?
Déjà abonné ?
(mot de passe oublié ?)
Société
Temps de lecture : 6 minutes

Pour aller plus loin…

« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde », une phrase intenable
Entretien 25 septembre 2023

« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde », une phrase intenable

Pierre Tevanian est l’auteur avec Jean-Charles Stevens du livre « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. En finir avec une sentence de mort ». Il revient sur cette expression qui sert à clore le débat, et s’alarme de la dérive xénophobe du débat public sur l’immigration.
Par Embarek Foufa
« Jamais je n’aurais imaginé que mes enfants seraient placés chez l’agresseur »
Luttes 22 septembre 2023

« Jamais je n’aurais imaginé que mes enfants seraient placés chez l’agresseur »

L’État est poursuivi par l’avocate Pauline Rongier, dans l’affaire de Sophie Abida dont les trois enfants ont été placés chez le père, accusé d’inceste. Cette audience d’ouverture de la procédure a suscité le soutien d’autres mères « désenfantées ». Reportage.
Par Pauline Migevant
« Poursuivre un médecin est intolérable quand il s’agit de protéger les enfants »
Entretien 22 septembre 2023

« Poursuivre un médecin est intolérable quand il s’agit de protéger les enfants »

Françoise Fericelli, pédopsychiatre cofondatrice du collectif Médecins Stop Violences, déplore que l’Ordre des médecins sanctionne les praticiens qui signalent des violences intrafamiliales.
Par Pauline Migevant
« Tout le monde se fiche que l’État viole le droit des étrangers »
Entretien 20 septembre 2023 abonné·es

« Tout le monde se fiche que l’État viole le droit des étrangers »

Alors que le 29e projet de loi sur l’immigration depuis 1980 sera en discussion cet automne au Sénat et à l’Assemblée nationale, l’autrice d’Étranger, juriste, chercheuse et membre du Gisti, examine le rapport de l’État au concept de nationalité.
Par Hugo Boursier