Une rencontre nationale pour riposter à l’autoritarisme

De nombreux collectifs de lutte engagés dans des mouvements sociaux organisent une _« rencontre nationale contre la criminalisation des luttes »,_ samedi 11 mai, à Paris.

Marion Dugrenier  • 10 mai 2019
Partager :
Une rencontre nationale pour riposter à l’autoritarisme
© Photo : Guillaume Pinon / NurPhoto / AFP

Qu’ils soient gilets jaunes, participants à la lutte de Bure contre l’enfouissement des déchets nucléaires ou journalistes indépendants, tous ont dû faire face, ces derniers mois, à une escalade de la violence inédite, orchestrée par le pouvoir. « La répression, notamment judiciaire, s’abat de manière transversale sur toutes les formes de contestations », regrettent les collectifs signataires d’une tribune appelant à constituer « un large front commun contre l’autoritarisme et la criminalisation de la contestation ».

L’occasion de faire le décompte : la répression violente du mouvement des gilets jaunes a fait jusqu’ici 279 blessés graves, 22 éborgnés, 5 mains arrachées, 1 personne décédée. Mais aussi 8 700 gardes à vue, 2 000 jugements prononcés (avec 40 % de peines de prison ferme) et 1 800 à venir. Plus qu’une bavure, l’autoritarisme devient un « système généralisé », dénoncent-ils.

À lire aussi >> Six mois de tension signée Macron

Pour ce faire, ces collectifs de lutte organisent une première rencontre nationale à la Bourse du travail de Paris (salle Hénaff, 29 boulevard du Temple), samedi 11 mai, de 9H30 à 17H30. Celle-ci, écrivent-ils, devra permettre de :

Mettre en lumière les cas de violences judiciaires, qui se vivent à huit clos. Fédérer les organisations, collectifs, personnes ciblées par la criminalisation, mieux nous connaître pour renforcer nos solidarités. Affirmer notre résistance commune.

À lire aussi >> Journalistes, rangez vos papiers !

La journée de rencontre sera organisée en deux temps : une matinée de conférences sur le thème de l’autoritarisme, avec de multiples intervenants, suivie d’une après-midi de réflexion sur la façon de riposter à cette criminalisation. Parmi les intervenants, Assa Traoré, sœur d’Adama Traoré et militante antiraciste, Joël D., inculpé dans « l’association de malfaiteurs » de Bure, ou encore Gaspard Glanz, journaliste indépendant et fondateur de Taranis News.

À lire aussi >> Assa Traoré fédère les quartiers

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…