Presse : Des journalistes menacé·es en Bretagne

L’oeil de Politis sur l’actualité de la semaine en bref.

Politis  • 7 avril 2021
Partager :

Intimidations, menaces, coups de pression, procès-baillons, sabotage… C’est (liste non-exhaustive) ce que subissent en Bretagne des journalistes enquêtant sur la puissante industrie agroalimentaire. Fin mars, Morgan Large, journaliste à la radio franco-bretonne Radio Kreiz Breizh, a remarqué la disparition de deux boulons servant à fixer la roue arrière de sa voiture. Pour elle, qui parle au micro de la radio costarmoricaine depuis vingt ans, il n’y a pas de doute : cet acte est lié à ses enquêtes sur le secteur agro-industriel local. Car ce n’est pas la première fois qu’elle subit de telles intimidations. En 2019, Morgan Large signe un reportage sur un projet de poulailler géant soutenu par la région à Langoëlan (Morbihan) publié par Reporterre, puis elle est interviewée dans le documentaire Bretagne, une terre sacrifiée, diffusé en novembre 2020 sur France 5. « Depuis, j’accumule les ennuis : les portes de la rédaction de Radio Kreiz Breizh ont été forcées, sans être ouvertes ; les enclos de mes vaches et de mes chevaux ont été ouverts et mes animaux mis en divagation ; mon chien a été intoxiqué », a-t-elle confié au média en ligne Reporterre. Cela fait écho à ce que vit Inès Léraud. À la suite de son enquête remarquée sur les algues vertes en Bretagne, un bureau d’études environnementales qu’elle citait lui a intenté un procès. Même chose après son enquête parue dans Bastamag sur le grossiste Chéritel, qui l’a poursuivi pour diffamation. Mais la résistance s’organise : quinze journalistes ont créé le collectif Kelaouiñ – « informer » en breton – pour défendre la liberté d’informer sur l’industrie agroalimentaire en Bretagne.

Brèves
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don