Pas de podium pour la culture ?

La culture ? De l’essentiel après… tout le reste ! Il n’a pas suffi de la pandémie de covid-19, des fermetures de salles au long cours, d’une dégradation de la situation qui perdure. Puis de l’inflation galopante, qui pèse sur le comportement du public ainsi que sur les coûts de fonctionnement. Voici maintenant les Jeux olympiques !

À la surprise générale, devant les sénateurs, le 25 octobre, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a insisté sur l’importance de « l’annulation ou [du] report de tous les événements qui demandent des unités de forces mobiles. On pense [notamment] aux grands festivals culturels qui ont lieu pendant l’été ».

Absence d’anticipation

Le même jour, devant ces mêmes sénateurs, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, n’a rassuré personne avec ses propos : « Certains festivals m’alertent déjà sur des pénuries de matériels, des locations bloquées pour les Jeux olympiques et paralympiques. [Il est nécessaire] de se coordonner avec le ministère de l’Intérieur pour les forces de sécurité, même quand il s’agit de sociétés de sécurité privée, certaines sont déjà réservées pour des événements des Jeux olympiques. Donc il y a là une pression pour nos festivals et je vais être très mobilisée sur le sujet pour tenter de trouver des solutions. »

Stupeur parmi les acteurs de ce milieu, qui mesurent concrètement l’étendue des problèmes (économiques, de calendrier, etc.). Rien, ou presque, ne semble avoir été anticipé par les pouvoirs publics. Le 2 novembre, une réunion s’est tenue au ministère de la Culture, rassemblant les dirigeants des vingt plus gros festivals français.

Ceux-ci ont été invités à trouver des solutions avec leurs collectivités locales respectives et les préfectures. Bref, pour le secteur culturel, la période s’annonce sportive, mais, au bout de la course, la médaille risque d’être bien amère.