Festival Château Sonic : vibrants remparts

Parmi les nombreux festivals d’été dédiés aux musiques actuelles, rares sont ceux qui se démarquent véritablement. Édifié avec peu de moyens mais beaucoup de passion, ­Château Sonic fait partie de ces précieux bastions alternatifs, à taille humaine, la jauge maximale étant fixée à 1 500 personnes par soir. Inscrit aux Monuments historiques et récemment rénové, le château d’Avully – qui se dresse sur le territoire de la commune de Brenthonne, en Haute-Savoie, toute proche de la Suisse – offre un cadre enchanteur à un programme musical résolument fureteur.

Faire découvrir à notre public des artistes que peu de monde connaît.

Julie Lucchesi

L’aventure a démarré en 2016, à l’initiative de l’association Culturoscope, fondée par un petit groupe d’ami·es – des filles, en grande majorité. L’équipe se compose actuellement de huit personnes (quatre filles et quatre garçons), toutes œuvrant de façon bénévole à l’organisation du festival. « Nous avons vraiment pour objectif de proposer une programmation différente et de faire découvrir à notre public des artistes que peu de monde connaît, précise Julie Lucchesi, l’une des membres du collectif. Il n’y a pas de volonté de rentabilité : nous cherchons juste à atteindre l’équilibre pour pouvoir refaire une édition l’année suivante. »

Vélo et programmation paritaire

Bénéficiant cette année pour la première fois d’une aide (10 000 euros) du Centre national de la musique, le festival – qui perçoit par ailleurs très peu de subventions – maintient des tarifs modérés en dépit de l’inflation. Une charte visible sur son site internet énonce d’autres formes d’engagement, en particulier sur le plan écologique. Signalons à ce sujet l’opération « Pédale à Château Sonic », lancée en 2022, qui invite les personnes vivant dans la région à venir au festival à vélo, via deux parcours possibles, avec une récompense à l’arrivée de 30 euros (sous forme de « carte cashless » à utiliser sur place).

Focalisée sur les artistes en devenir, dans des styles variés, la direction artistique s’attache par ailleurs à assurer une programmation paritaire – ce qui est loin d’être une évidence, aujourd’hui encore, au sein des musiques actuelles. Alternant concerts, DJ-sets et interludes divers, l’édition 2023 réunit notamment Belvoir (chanson distordue), Batbait (rock garage), Biensüre (grand mix psychédélisant), Jokari (pop), Kaba & Hyas (rap/house), Aure (folk) ou Orphia (new wave).