Grande dépression
Une société qui perd le discernement au point de ne plus pouvoir démêler le vrai du faux est vulnérable à toutes les démagogies. C’est le moment pour la gauche d’être responsable, et d’offrir de vraies perspectives unitaires.
Une société qui perd le discernement au point de ne plus pouvoir démêler le vrai du faux est vulnérable à toutes les démagogies. C’est le moment pour la gauche d’être responsable, et d’offrir de vraies perspectives unitaires.
L’avenir du populisme illibéral, version américaine, ne dépend pas en vérité de Trump, mais des démocrates et de l’influence de la nouvelle gauche américaine. Biden ou Kamala Harris sauront-ils tenir leur promesse d’une transition écologique conciliable avec une politique sociale ?
Trump n’aurait jamais dû être là. C’est l’autre Amérique, celle des élites, qui a failli, par une condescendance dont Hillary Clinton a été le symbole. Les leçons sont pour nous aussi. Ce sont les Macron et les Clinton qui font les Le Pen et les Trump.
C’est l’une des caractéristiques de ce moment très étrange que nous vivons. Au nom d’une liberté d’expression sans cesse exaltée, on cherche surtout à faire taire toute voix dissidente.
Les généralisations sont le fléau qui nous guette dans cette histoire effroyable. Il ne s’agit plus ici de musulmans et d’islam, mais de nous-mêmes. De l’idée que l’on se fait de notre société.
La question du 3 novembre ne se résume plus à la seule issue du scrutin. Il est fort possible que Trump soit battu, encore qu’une surprise est toujours possible. Mais la vraie question est d’ores et déjà celle de la trace que cet homme va laisser dans la société américaine, et dans le monde.
Entre la gestion chaotique de la pandémie et les faillites d’entreprises. L’opération politique est transparente à force d’être grossière. Plutôt que dans le Coran, c’est peut-être dans les sondages en prévision de 2022 qu’il faut chercher la clé de la loi sur les « séparatismes ».
Si j’osais être iconoclaste, je dirais que si « l’ingérence » macronienne pouvait atténuer les souffrances de ce pays en proie à tous les colonialismes, il faudrait passer par-dessus nos préventions. Il y a peu de chance hélas pour que ce soit le cas.
Le vrai débat est peut-être là : ou bien subvertir la présidentielle par la force d’un vrai projet de société, convaincant et populaire ; ou, à l’inverse, épouser l’institution telle qu’elle est pour entrer dans un habit élimé.
Certes, les Palestiniens sont isolés, mais ce serait une grave erreur de croire pour autant que le conflit est soldé. Il ne peut pas l’être parce qu’il existe un peuple de plus de cinq millions d’âmes. La géopolitique ne peut pas tout expliquer. La résistance intérieure a sa propre dynamique.
Dans le discours d’Emmanuel Macron à l’occasion du cent-cinquantenaire de la République, les omissions, si j’ose dire, sautent aux yeux. Il nous invite à prendre toute la République « en bloc », mais il en oublie la moitié. Sans parler des captations d’héritage.
Si l’on a bien entendu Fabien Roussel, il y aura une candidature communiste en 2022. Cela fait déjà trois, avec Jadot (ou Piolle) et Mélenchon, qui devrait officialiser la sienne en octobre. Sans compter les chevaux de retour du PS. La machine à perdre est-elle déjà en marche ?
Forts en influence, mais faibles en organisation, les Verts sont offerts à tous les pillages. Les prochaines échéances électorales auront pour eux cet enjeu crucial de savoir s’ils vont pouvoir prétendre mettre en œuvre à grande échelle la politique qu’ils préconisent.
Car, à ce jour, la majorité des citoyen·nes n’adhèrent majoritairement ni au pouvoir actuel, isolé, ni aux forces démocratiques et progressistes, ré-émergentes.
Quand on lui demande en quoi consiste cette fameuse « réinvention » promise aux Français, le président de la République répond « changement de Premier ministre », « changement d’équipe ». C’est maigre.
Si Macron peut tenir pour négligeables les municipales, c’est qu’il fait le pari que la gauche sera incapable de convertir ses succès en construisant une candidature nationale. Il parie que l’exemple de Marseille ne deviendra pas un modèle.
Tout dépendra de l’aptitude des nouvelles équipes à montrer à nos concitoyens que les choses peuvent changer dans leur vie quotidienne. La responsabilité est énorme pour les Verts, pour la gauche, et plus encore pour la démocratie.
Avec le plan Trump, que le Premier ministre israélien veut mettre en œuvre à partir du 1er juillet et qui serait la plus importante amputation du territoire palestinien depuis 1948, un mot ressurgit dans les discours les plus officiels : « Apartheid. »