L’inflation des dépenses de campagne

Michel Soudais  • 28 février 2007
Partager :

Tout augmente! Il faut bien que les dépenses de campagne suivent le rythme. Début février, un décret a donc relevé le montant de la somme maximale que les candidats à l’élection présidentielle seront autorisés à dépenser.

Le «plafond des dépenses de campagne» est désormais fixé à 16,166 milions d’euros pour un candidat au premier tour, 21,594 millions d’euros pour les deux finalistes.

Ces plafond représentent la somme que les candidats ne doivent pas dépasser, sous peine de voir leur compte de campagne rejeté et d’être privés du remboursement de leurs frais. Ce contrôle incombe à la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques (CNCCFP), le Conseil constitutionnel délibérant sur l’avis que cette commission lui transmet.

Le «plafond» du premier tour sert aussi de base de calcul pour déterminer la part de remboursement attribuée aux candidats. Celle-ci est forfaitairement d’au moins un vingtième du plafond (808.300 euros) pour tous les candidats présentés par 500 parrains. Ce remboursement est porté à la moitié du plafond pour les candidats ayant passé la barre de 5%.

Par rapport à 2002, la majoration du plafond des dépenses de campagne est de 9,26%. Ne chipotons pas, cette hausse n’est que légèrement supérieure à celle de l’indice des prix constatée par l’Insee.

Le challenge de Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy , dont on connaît, grâce aux révélations du Canard enchaîné sur l’acquisition de son appartement, l’habileté en matière de transaction immobilière (voir mon post précédent), devra faire preuve d’inventivité pour rester dans les clous et ne pas dépenser plus que la somme autorisée .

Vu la mégalomanie du personnage, l’exercice ne sera pas aisé. J’exagère? Jetez donc un œil sur l’escalier monumental et le culte de la personnalité qui s’étalent à son siège de campagne. La photo nous a été fournie par un lecteur voisin du 10 rue d’Enghien.

Effrayant, non? Comme le dit son slogan, avec lui «tout est possible» .

Ayant déjà pu juger, comme tout un chacun, des moyens déployés par le président de l’UMP pour sa campagne, le challenge s’avère risqué. Surtout depuis qu’il a déclaré, à Perpignan, le 24 février: «Comment les hommes politiques pourraient-ils avoir une autorité, s’ils ne sont pas irréprochables…»

C’est sans doute une des raisons pour lesquels le candidat entend désormais rester Place Beauveau jusqu’au 23 mars. Tous les frais qui peuvent être imputés de près ou de loin à l’activité du ministre sont autant de dépenses qui ne figureront pas sur le compte du candidat.

Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don