La gauche au plus bas

Michel Soudais  • 23 avril 2007
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Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle marquent un recul de la gauche dans son ensemble . Elle totalise 36,46% au soir du 22 avril contre 42,89% au soir du 21 avril 2002, de sinistre mémoire.

Voici la totalisation nationale établie cette nuit par l’AFP. Seuls manquent les suffrages des Français de l’étranger, qui ne seront communiqués par le ministère des Affaires étrangères que dans la journée de lundi.

Iinscrits : 43.659.137

Votants : 36.935.456

Exprimés : 36.401.391

Abstention : 15,40%

Nicolas Sarkozy…….. 11.324.741….. 31,11%

Ségolène Royal………. 9.405.055….. 25,84%

François Bayrou……… 6.750.869….. 18,55%

Jean-Marie Le Pen….. 3.824.771….. 10,51%

Olivier Besancenot….. 1.494.721……. 4,11%

Philippe de Villiers……… 815.851……. 2,24%

Marie-George Buffet…… 705.830……. 1,94%

Dominique Voynet……… 570.324……. 1,57%

Arlette Laguiller…………. 486.577……. 1,34%

José Bové…………………. 479.222……. 1,32%

Frédéric Nihous………….. 420.112……. 1,15%

Gérard Schivardi…………. 123.318……. 0,34%

Il faut remonter très loin dans l’histoire de la Ve République pour trouver une gauche aussi faible. Sans doute avant le congrès d’Epinay, qui permis la reconstruction du PS. Pourtant, dimanche soir, rue de Solferino, les responsables socialistes se félicitaient du score de leur candidate en notant qu’elle se trouvait dans le cas de figure de François Mitterrand en 1981 face à Valéry Giscard d’Estaing. Le candidat du PS avait alors obtenu 25,9% face au président sortant (28,3%).

Remarquons d’emblée que Nicolas Sarkozy fait un peu mieux que «l’Ex». La stratégie du président de l’UMP qui s’est méthodiquement employé à siphoner l’électorat du FN a bien fonctionné. Le recul spectaculaire de Jean-Marie Le Pen l’atteste. Faut-il pour autant se réjouir de cet affaiblissement attendu depuis 20 ans si c’est pour voir les idées de l’extrême droite reprises par le candidat de la droite, au risque qu’elles soient demain au pouvoir?

Mais surtout, si Ségolène Royal fait jeu égal avec François Mitterrand, la situation n’est en rien comparable. En 1981, le futur président de la République, pouvait compter sur d’importantes réserves de voix à gauche: 20,9%, et même 24,8% si l’on prenait en compte les voix qui s’étaient portées sur l’écologiste Brice Lalonde. Dimanche soir, le total des voix qui se sont portées sur Besancenot, Buffet, Voynet, Laguiller, Bové et Schivardi s’élève péniblement à… 10,62%. La gauche du « non », faute d’avoir été capable de s’entendre sur un candidat unitaire sort atomisée de ce scrutin. Et les stratèges socialistes en sont réduits à chercher leur salut dans un sursaut anti-Sarko des électeurs de l’UDF et… du FN.

Temps de lecture : 2 minutes
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