Charléty: Enooooorme !

Michel Soudais  • 2 mai 2007
Partager :

Comment rendre compte d’un pareil événement? Au moins 60.000 personnes voulaient assister, hier, au meeting-concert de soutien à Ségolène Royal, dans un stade Charléty trop petit pour les accueillir toutes. Ni le texte, ni la photo ne le peuvent. Dans un tel hémicycle, c’est encore par le film et de longs travelling que l’on mesure le mieux la densité de la foule. Comment rapporter les déclarations qui y ont été faites? Faire partager l’ambiance du concert? Comment… quand le journaliste, seul, ne peut être partout à la fois? Quand le parti-pris n’est plus de choix mais est dicté par la nécessité?

C’est donc un peu comme Fabrice à Waterloo que je vous livre ici quelques vues de ce rassemblement de fin de campagne. Et quelques uns des propos qui y on été tenus. Hormis quelques problèmes à l’entrée, évoqués dans un autre post de ce blog, cette grande messe, ponctuée par une surprenante invitation de Ségolène Royal à «s’aimer les uns les autres», s’est déroulée dans une ambiance bon enfant.

Une scène bleu-blanc-rouge…

### …pour un public de tous âges et de toutes les couleurs.

«Même les écologistes qui doutent ne doivent pas hésiter une seconde à voter Ségolène Royal. On sait qu’il n’y a absolument rien à gagner de la droite. Notre rôle, c’est de dire à ceux qui hésitent qu’il ne faut pas hésiter» , a déclaré Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts.
Ce partisan de François Bayrou, qui affiche son vote du premier tour, pense sans doute aussi que Sarkozy n’est pas la solution.

Une marée humaine

Quand Ségolène Royal monte sur scène, peu après 19h00, la candidate de la gauche, a en face d’elle une marée humaine, enthousiaste et gonflée à bloc par des heures d’attente sous un chaud soleil de printemps. Des tribunes pleines, une pelouse couverte d’une France de toutes les couleurs.

Une France joyeuse, heureuse d’être là. Pour les vedettes, mais aussi pour leur candidate dont ils affichent les couleurs ostensiblement.
Avant elle sur scène, le groupe des Têtes raides entonnait «Paris sera beau, l’Hexagone sera beau» … si la candidate de la gauche l’emporte dimanche.
«C’est quand le bonheur» , s’interrogeait le chanteur Cali, un des organisateurs de l’événement.
### La réplique à Sarkozy

Dans ce stade, théâtre d’un gigantesque meeting de la gauche, le
27 mai 1968, en plein mouvement estudiantin et ouvrier, Ségolène Royal a faites siennes les conquêtes de Mai 1968 face à Nicolas Sarkozy qu’elle a accusé de préparer «une France bloquée» . Lors du meeting parisien de l’UMP à Bercy, «la
machine à remonter le temps était en marche. On était en juin
1968»
, a-t-elle déploré.
«Mais Doc Gynéco, ce n’est pas André Malraux. François
Mauriac, ce n’est pas Bernard Tapie. Et monsieur Sarkozy ce
n’est pas le général de Gaulle»
, a insisté Ségolène Royal. C’est la seule fois dans son discours d’une heure que la candidate de la gauche a cité nommément son adversaire, qu’elle a ensuite désigné comme «l’autre candidat» ou «le candidat de la droite» .

Si elle accède à l’Elysée, la candidate a promis «une République apaisée, une République du respect» . Je «propose
que la France puisse avancer sans perdre son temps, sans être
bloquée, sans dresser les Français les uns contre les autres, en
un mot sans violence.»

«Voilà la responsabilité demain de la présidente de la
République. Voilà la seule façon de diriger la France et de
protéger la paix civile»
, a-t-elle insisté, appelant les
Français à se prendre la main «pour faire gagner la France».

«La voulez-vous la victoire?» , a-t-elle lancé à la foule au terme de son intervention. «Alors en avant, rassemblons-nous, prenons-nous la main, aimons-nous les uns les autres , construisons ensemble. Vive la République, vive la France!»

Un final en chansons

Avant d’être rejointe sur scène par tous les artistes présents.
Le concert n’était pas fini pour autant. Et c’est avec Bénabar, Higelin, Renaud et Yannick Noah que s’est achevé, en rythme et dans la bonne humeur, ce beau «concert de la fraternité» .

Temps de lecture : 4 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don