Le succès a failli tourner au drame

Michel Soudais  • 2 mai 2007
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L’affluence était telle, hier à Charléty, dans le stade et aux abords, que la fête a failli virer au drame, vers 17h00 quand une foule compacte venue parfois de très loin s’est heurté aux grilles fermées de l’enceinte sportive.

### Récit en images

Il est 17h00. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, arrivé quelques minutes auparavant, fait un tour de piste.
A cet instant, la préfecture de police a déjà exigé des organisateurs qu’ils ferment les portes de l’enceinte sportive pour des raisons de sécurité. La capacité d’accueil du stade (40.000 places) est déjà bien atteinte. Les tribunes sont pleines. Pourtant il reste des espaces inoccupés sur la pelouse et la piste en tartan, notamment dans le virage Sud, à l’opposé de l’entrée principale située dans le virage Nord.

La foule massée à l’extérieur du stade Charléty est impressionnante. Elle s’étale jusqu’à la station de tramway du boulevard Jourdan, occupe la chaussée de l’avenur Pierre de Coubertin. Juché sur le toit des guichets, je prend quelques clichés pour mémoire.

Dimanche, à Bercy les partisans de Nicolas Sarkozy étaient certes nombreux. Mais là, avec ce qu’il y a déjà dans le stade, la comparaison est incontestablement en faveur de Ségolène Royal. Le chiffre de 60.000 personnes, avancé par les organisateurs, n’est pas exagéré.

Sous mon point de vue imprenable, les employés de Stand’up, une société d’accueil événementiel, ne peuvent empêcher les plus téméraires d’escalader les grilles…… et ont bien du mal à maintenir fermées les portes.
D’autant qu’ils sont pris à parti par des anonymes qui leur demandent de faire preuve de souplesse dans la l’application de la consigne: pressées par la foule, des jeunes femmes écrasées contre les grilles, commencent à paniquer.
17h20. L’escalade devient générale……une des portes tourniquet ne va pas tarder à céder.
17h23. La pression de la foule a été la plus forte.
Dans la bousculade, on aperçoit au fond les pancartes mauves d’un groupe Segosphère de Dijon.
A la porte voisine, les stadiers résistent à coups de pieds.
Au tourniquet, qui va se refermer, les derniers à se faufiler auront bien mérité le passage.
Interrogés sur ce cafouillage, qui a généré des scènes insupportables et aurait pu gravement dégénérer, les dirigeants socialistes incriminent la faiblesse du dispositif de la préfecture de police de Paris , qui n’avait rien prévu, à l’extérieur pour canaliser la foule. Et l’empêcher de se heurter aux grilles qu’elle avait demandé de fermer. Dimanche, à Bercy, l’encadrement des supporters de Nicolas Sarkozy avait été nettement mieux assuré. Deux poids, deux mesures.

P.S.: Le compte-rendu de ce rassemblement populaire réussi est ici, depuis 19h05 (désolé j’ai pas réussi à faire plus vite).

Temps de lecture : 2 minutes
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