Un problème de couleur

Michel Soudais  • 31 mai 2007
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Après en avoir négligé les principes et les idées, Ségolène Royal aurait-elle oublié la couleur du PS? La rose blanche que François Hollande lui a tendu, mardi soir, sur la scène du Zénith, était peut-être une anomalie dans un parti qui, jusque là, les préfèrait rouges. Elle n’avait rien d’incongrue pour l’ex-candidate du PS à la présidentielle.

Ce midi, à Privas (Ardèche), la présidente de la région Poitou-Charentes ceinte d’une veste immaculée, a appelé les électeurs à opposer à la «vague bleue» annoncée de l’UMP non une vague rose mais une… «vague blanche» .

Venue soutenir le député socialiste sortant Pascal Terasse, Ségolène Royal a dénoncé les «relais médiatico-financiers et sondagiers qui matraquent tous les jours» : «On les entend, ce ne serait plus la peine d’aller voter, ça y est le vote est fait, c’est la vague bleue. Eh bien moi je vous propose la vague blanche puisque je suis en blanc» , a-t-elle lancé, juchée sur une petite estrade. Avant de préciser que, «bien sûr» , il ne faudrait pas voir dans le choix de cette couleur une «référence historique» .

Imaginer que le «royalisme» [^2] puisse se réclamer de la couleur des rois de France serait un «malentendu» que la prétendante au leadership du PS a bien fait de dissiper. Faute de quoi nous étions prêts à lui proposer que le PS rénove et modernise son emblême. Pour adopter celui-ci, mais en… blanc.

[^2]: Ce n’est pas par facétie que j’ai pris le parti d’user de ce néologisme et de refuser «ségolénisme» (ou «ségolénien») que cherchent à nous imposer les partisans de la dame en blanc, autrement appelé les «royalistes». Mais uniquement par respect des règles de la langue française, qui a pris l’habitude de forger ce type d’adjectifs sur les noms propres. Sinon les partisans de François Mitterrand seraient des franciscains et ceux de Dominique Strauss-Kahn des dominicains.

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