Législatives, l’effet Kiss Cool

Le premier tour des élections législatives confirme le résultat de l’élection présidentielle. Même si la faible participation électorale entache un peu sa victoire, la droite est au plus haut et Nicolas Sarkozy est bien parti pour obtenir la large majorité qu’il demandait aux électeurs. La gauche, toujours à terre, obtient en gros le même score qu’au premier tour de la présidentielle, avec la perspective de voir sa représentation diminuer à l’Assemblée nationale. Ce que que des militants socialistes, à Solferino, appellent déjà «l’effet Kiss Cool» . Telle sont les premières leçons du scrutin de ce dimanche.

Mais la principale reste assurément le nouveau record enregistré par l’abstention. Près de 40% des électeurs inscrits ne se sont pas déplacés. La participation n’avait jamais été aussi faible pour ce type de scrutin. En 2002, le taux d’abstention avait atteint au premier tour 35,58%, ce qui constituait jusqu’à ce dimanche le record depuis 1958.

Cette désafection des électeurs infirme tous les commentaires qu’on avait pu entendre lors de l’élection présidentielle sur le soi-disant sursaut civique présenté comme un retournement de tendance après une progression constante de l’abstention depuis les années 1980. En abaissant le Parlement face à l’exécutif, la Ve République avait réduit l’intérêt des élections législatives, où la participation était traditionnellement moins forte qu’à l’élection présidentielle. L’inversion du calendrier électoral décidé et adopté en 2001, a accentué encore ce désintérêt. Au fait, qui a eu cette bonne idée de subordonner les législatives à la présidentielle?