Forte suspicion d’un sérieux incident à la centrale de Dampierre (Loiret). Les contrôleurs avouent… à moitié dix jours plus tard

Claude-Marie Vadrot  • 17 juillet 2009
Partager :

Dans la nuit du 8 au 9 juillet, l’un des bâtiments de réacteurs de la centrale nucléaire de Dampierre en Burly, dans le Loiret, aurait été victime d’un dégagement de vapeur ou de gaz radioactifs au cours des travaux de maintenance qui se poursuivent depuis plusieurs semaines; des travaux qui concernent les réacteurs 4 et 1, ce dernier venant tout juste d’être remis en route. Une maintenance essentiellement assurée par des intérimaires. Un choix d’EDF dont la contestation, ainsi que des questions de salaire, a alimenté une longue grève d’une partie du personnel qui dure depuis le mois d’avril. Ce qui contraint la direction de la centrale à « requérir » les techniciens, technique qui a entraîné un affaiblissement du mouvement mais sans parvenir à empêcher les travaux de maintenance de prendre tellement de retard que les deux réacteurs à l’arrêt ne pourront pas être remis en route comme prévu au cours de l’été. D’autant plus, à en croire les annonces passées dans les agences d’intérim de la région, tendent à prouver que la centrale cherche désespérément des ouvriers et des techniciens jouissant d’une « habilitation nucléaire ».

Malgré les démentis de la direction, l’incident survenu au coeur de la nuit et dont le bruit a été perçu pendant prés de 40 minutes par de nombreux habitants réveillés en sursaut, parait avéré et les effluents gazeux relâchés paraissent bien avoir été radioactifs, même si leur teneur, assure un syndicaliste, n’a pas atteint un niveau élevé. Une affirmation qui, faute de vérifications possibles, ne peut pas être considérée comme suffisante pour écarter un grave incident. Incident que la direction de Dampierre masque en racontant une invraisemblable opération d’essais de soupapes en pleine nuit. L’Autorité de Sûreté Nucléaire ne parait pas avoir été informée alors qu’il ne s’agit pas du premier incident dans cette centrale.

Une dizaine de jours après l'incident, l'Autorité de Sureté Nucléaire...avoue à moitié, précisant que les soupapes de sécurité se sont ouvertes une cinquantaine de fois pendant la nuit, sans que les techniciens puissent intervenir. Bien entendu, comme d'habitude, il n'y a pas eu de conséquences sur l'environnement et pour la population...
Publié dans
Les blogs et Les blogs invités
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don