Attention aux vagabonds et à ces mendiants qui ne veulent pas travailler !

Claude-Marie Vadrot  • 5 août 2009
Partager :

Depuis quelques temps, nous rencontrons dans nos campagnes un grand nombre de vagabonds. En dépit de nos institutions de bienfaisance et de prévoyance, en dépit de la police des communs, de la police départements et de l’Etat, en dépit du code pénal, les fils cyniques de la mendicité traînent jusqu’à nos portes les plus ignorées, leurs haillons, leurs menaces, parfois leurs crimes.
La société est-elle donc impuissante contre son écume ? Quel jour le vagabond ne pourra-il plus s’endormir impunément au pied du poteau qui lui crie sans le réveiller : la mendicité est interdite ?
Nous avons des plaies, il faut les panser ; la boue il faut la supprimer. Vous voulez le fruit ? il faut écheniller l’arbre.
A cette heure, la société est vivement remuée. Dans les convulsions de la recherche et de l’enfantement du mieux, elle engendre le fléau du dénuement ; c’est l’état de guerre et les guerres donnent la famine.

En opposition aux promesses du rêve de l’égalité du pain et du bien-être pour tous, nous disons : famille, travail, prévoyance, économie…Mais la voix des rêveurs, des utopistes couvre trop souvent la nôtre. Les appétits sont éveillés, l’impatience gagne les faibles, le découragement la suit : le chômage, la misère viennent après. La faim pousse les affamés sur les chemins, les affamés cherchent aventure.

Le remède n’est ni dans les déclamations, dans les doctrines malfaisantes des clubs de la démagogie et du socialisme, ni dans les malédictions et l’anathème contre le premier qui a cultivé un champ. Selon nous il est, la sécurité et la force, dans le gouvernement, il est pour les enfants, les vieillards, les malades et les infirmes, dans le plus grand développement possible des mesures de bienfaisance.

Dans cette conviction sans doute et pour effacer ce signe de la chute de notre pays, le conseil municipal de Lamotte-Beuvron en sa dernière session de mai, a pris la délibération suivante :
« Considérant que journellement il passe dans nos communes rurales des vagabonds forts et robustes, se disant sans travail, qui viennent demander aux maires, aux bureaux de bienfaisance et à toutes les portes secours et assistance ; qu’ils se répandent dans les campagnes, dans les fermes où ils exploitent la peur.

Considérant qu’un pareil état de choses augmente les charges des communes et constitue un impôt très lourd, que la tolérance de la police rurale laisse à ces gens sans aveu la facilité de faire le mal ; que sans doute il faut leur attribuer la plupart des incendies constatés dans nos régions et qui tous ont pour cause la malveillance ;

Considérant que tous les étrangers voyageant sans moyens d’existence devraient être reconduits à leur domicile pour y être secouru s’il y a lieu ;

Emet le voeu qu’ils soit pris les mesures nécessaires pour faire cesser le vagabondage qui désole le pays et pèse particulièrement sur les travailleurs ».

Précision : au cas où cet article vous rappellerait quelque chose, sachez que je l’ai lu aujourd’hui dans le numéro du Journal des Campagnes daté du samedi 25 juillet 1885. et à Orléans, le crypto-fasciste qui sert de maire et ne jure que par la vidéo surveillance a interdit par arrêté le stationnement des Gens du voyage dans sa ville aprés avoir fermé leur aire d’acceuil

Publié dans
Les blogs et Les blogs invités
Temps de lecture : 3 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don