Mais nom d’un petit Bachelot, où est donc passée la fameuse grippe qui devait anéantir le pays?

Claude-Marie Vadrot  • 22 décembre 2009
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Cherche grippe HINI désespérément. Le froid, la neige, l’Eurostar, les maux de Monsieur Hallyday, la conférence sur le climat, la ruée de Noël inventée vers les magasins auraient-ils miraculeusement chassé la grippe ? Cette « pandémie » qui devait faire autant de morts imaginés que la grippe aviaire (500 000 avait titré le livre d’un distingué pneumologue qui ne s’est pas fait hara-kiri) a disparu des médias et des admonestations ministérielles. Les centres de vaccination désertés vont d’ailleurs fermer pour la période des fêtes. La grippe fait relâche, la grippe prend des vacances, la grippe fait la grève et notre docteur national, Roselyne Bachelot, ne vient plus nous divertir le soir à la télévision en nous annonçant une catastrophe en nous apprenant comme tousser. Les centaines de millions de masques non utilisés commencent à moisir avec ce qui reste des 94 millions de doses de vaccins cachés dans des bunkers où personne n’a pourtant l’idée de venir les voler. Une chose est certaine, nous ne verrons plus l’épaule dodue de la ministre de la trouille à l’heure du dîner et il n’est pas certain qu’elle nous montrera l’autre épaule pour le fameux « rappel » dont plus personne ne parle. Ce fut pourtant un moment réjouissant dont nous attendions tous avec impatience le second épisode. En espérant voir aussi un jour celle de Carla.

Les morts annoncés? Au maximum 150 depuis l’été 2008. 150 morts de trop bien sur mais dont il faut rappeler qu’il s’agit essentiellement de personnes souffrant auparavant d’une maladie ou d’une déficience grave qui les mettaient à la merci de la moindre des affections ; un chiffre qu’il faut de toute façon comparer aux 6000 décès imputables chaque année en France à la grippe « ordinaire ». Les doctes docteurs de la télévision et de la radio, ces médecins qui n’ont pas vu un malade depuis des décennies, se sont retirés sous leurs tentes d’oracles du malheur et de la peur médiatisée. Quand aux tarés qui ont diffusé d’invraisemblables hypothèses sur Internet pour ajouter à la confusion, ils sont rentrés dans leurs coquilles, dans l’attente des prochaines fausses rumeurs à propager.

A tous les prophètes de malheur, à tous les amateurs de complot il faut en concéder un : cette histoire de grippe, de gripette a dit le professeur Debré qui officie pourtant dans la même majorité que notre pharmacienne nationale, ressemble à une opération de communication utilisée, voire montée, par une droite soucieuse de faire peur pour mieux rassurer. Le virus de la com’ est probablement celui qui nous menace le plus et il faudra plus qu’un vaccin (pas encore trouvé) et plusieurs rappels pour nous en débarrasser.

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