Racisme ou fascisme ordinaire (au choix) constaté à l’aéroport de Roissy

Claude-Marie Vadrot  • 13 février 2010
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11 h 05, vendredi 12 février au terminal E de Roissy Charles de Gaulle. Débarquement d’un vol d’Air France en provenance de Buenos Aires. Au bout de la passerelle, une escouade policière, alors qu’il y a plus loin un contrôle normal d’entrée en France des documents d’identité, en civil et équipée d’un brassard, vérifie les passeports. Les passeports de l’Union européenne ne sont même pas ouverts. Sauf le mien qui a une couverture verte (suspect le vert…). Tous les bronzés et les asiatiques sont systématiquement mis à part pour contrôle approfondi, quel que soit le type de leur document. Un policier civil « inspiré » saisit le porte document d’un jeune asiatique et le renifle longuement en expliquant à la cantonade : « hum…j’aime bien cela », sous entendant que le très mince bagage est bourré de drogue. L’homme ainsi humilié (s’il a compris le français, puisqu’il est en transit pour Dublin) est mis à part avec les autres. Quelques mètres plus loin, ayant eu la précaution de se taire malgré sa colère, un noir lui aussi retenu quelques minutes pour cause de couleur ne cadrant pas avec l’identité nationale s’exclame : « Je me demande à quoi cela sert d’être français, d’avoir un passeport français ».

C’était un instant de racisme ou de fascisme ordinaire à l’entrée en France…Brice Hortefeux peut être fier de ses troupes, il les a bien dressées.

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