Carpettes Diem

Sébastien Fontenelle  • 22 mars 2010
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Ce matin, sur France Inter, Stéphane Guillon, dans sa chronique, allume velu Éric Besson – lui trouvant, notamment, des «yeux de fouine» et de laides pulsions nationales.

Ce n’est pas très gentil.

Éric Besson pousse alors un long hurlement de rage: il trouve que cette fois, c’est trop, qu’il serait temps que France Inter s’offusque enfin de tant d’effronterie (et la sanctionne, suppose-t-on) – et que d’ailleurs Stéphane Guillon est «raciste» .

(Perso, j’aime, quand le quotique[^2] Besson – le chasseur de (29.000) «clandestin(e)s» (par an) – dénonce le racisme: j’y trouve la confirmation qu’Éric Besson est un homme droit, et qu’il est, de surcroît, digne.)

Aussitôt: Jean-Luc Hees, big boss de Radio France, ployant bas son échine, obtempère, et, passant au verso d’Éric Besson une langue chargée d’un affolant taux de soumission, «présente les excuses du groupe Radio France à M. Éric Besson» , bêlant que «les critiques sur le physique des personnes n’ont pas lieu d’être sur Radio France» .

Or – vois si le monde est bien fait: il se trouve que France Inter dispose, également, d’un big boss , Philippe Val, qui n’est pas n’importe quel big boss , mais qui est notoirement l’un des plus courageux défenseurs de la liberté d’expression (et de celle, en particulier, de caricaturer le prophète barbu des hordes mahométanes) de l’histoire de l’humanité (occidentale), et qui, désopilante coïncidence, a lui-même développé naguère des «critiques sur le physique des personnes» – sans que toutefois cela ne dissuade Jean-Luc Hees de l’embaucher -, en déclarant notamment que c’était, je cite, « à ses oreilles qu’on devinait que Peyrefitte était un homme d’envergure» , ou en laissant écrire dans la publication comique dont il assurait alors la big boss erie que Balladur était, je cite encore, un «goitreux» .

On attendait par conséquent, avec une vive impatience, la réaction de Philippe Val, confiant(e)s que nous étions qu’il adjurerait à Jean-Luc Hees de mettre fissa fin à ses grotesques génuflexions, et ferait à Stéphane Guillon un rempart de son intransigeant combat (d’une vie) pour la défense de la liberté d’expression (et de caricature).

Mais – force est de constater: Philippe Val, depuis ce matin, ferme sa gueule à double tour.

T’entends la déférence?

[^2]: Quotique, adj. et n. – Adepte des quotas de mauvai(se)s Françai(se)s à bouter. «Je vous autorise désormais à m’appeler René Quotique, a déclaré Éric Besson à des journalistes. »*

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