Ce volcan islandais qui met la mondialisation en déroute et remet le couvert: alors monsieur Sarkozy qu’est ce que vous faites ?

Claude-Marie Vadrot  • 19 avril 2010
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Ce salaud de volcan remet ça et on se demande ce que fait notre Maitre du monde, celui qui ne veut même pas aller se faire voir par les Grecs mais qui les utilise pour nous serrer la ceinture. Je croyais qu’il pouvait commander à tous les éléments. Je suis profondément déçu. Mais dans le fond, je me marre à l’idée que nous allons peut-être revivre le futur: la paralysie du trafic aérien sur une partie de l’Europe et de la planète pour cause de nuage de cendres.

Une paralysie qui nous a offert une merveilleuse occasion d’imaginer ce qui nous attend, d’imaginer l’avenir sur le point d’être fracassé de la mondialisation qui veut tout transporter d’un bout à l’autre de la planète. Quand il n’y aura pratiquement plus de pétrole ou quand il sera devenu si cher qu’il ne représentera plus qu’un luxe réservé à quelques hommes d’affaires et aux chefs d’Etat et de gouvernement.

Il suffit de réfléchir quelques instants pour mesurer, grâce à un volcan, les folies du transport aérien. Et je ne parle pas des quelques imbéciles déclarant il y a quelques jours devant une caméra de télévision qu’ils étaient heureux d’avoir pu voler de Nantes à Paris. En avion ! Pour 400 kilomètres qui peuvent se parcourir en TGV !

Chaque jour une vingtaine de millions de roses débarquent aux Pays-Bas, avec quelques millions d’autres fleurs, en provenance du Kenya, d’Ethiopie, d’Equateur ou du Brésil. Chaque jour des raisins arrivent en France depuis l’Afrique du sud. En France et dans la plupart des pays européens. Chaque jour des haricots verts nous parviennent du Sénégal, du Kenya. En compagnie de petits pois écossés et préemballés. Sans oublier les tomates cerises d’Israël ou les tomates de Chine. Fruits et légumes exotiques, fruits et légumes de contre-saison prennent l’avion et les consommateurs et la planète payent le billet. Que chacun jette un coup d’oeil dans les magasins –même les magasin bio parfois, hélas- pour compter le nombre de ces produits qui ne nous atteignent que par la voie des airs.

Chaque jour, parce que la grande distribution travaille en flux tendu avec les pays qui nous fournissent des produits cultivés ou fabriqués au loin et au moindre coût, des milliers de tonnes de fret qui ne peut pas attendre investissent nos marchés ; sans que tous ces importateurs soient le monde effleurés par la gaspillage énergétique et par l’émission des gaz à effet de serre. Mais il est vrai que, d’ordre du Prince, ce n’est plus une priorité.

Et nos medias s’interrogent gravement sur les vacances, sur les files d’attente dans les aéroports, sur les vacances gâchées et sur les formalités de remboursements. Sans préciser qu’un jour probablement proche nous devrons, faute de kérosène, renoncer à ces déplacements, courts ou longs qui plombent l’avenir de la planète.

Priver une partie ou la totalité du monde n’est pas un scandale de vacances, juste une préfiguration de ce qui nous attend si nous ne réfléchissons pas à la nature de nos échanges mondialisés. Et avoir empêché les Grands du monde entier de rendre hommage au crypto-fasciste chef d’Etat polonais enterré à Cracovie est à mettre au crédit de ce volcan qui fait irruption dans les folies d’un monde qui s’obstine à tout transporter à toute vitesse sans jamais se demander pourquoi et aux dépends de qui.

Merde on va manquer de crevettes, de saumon chilien, de panga et de perche du Nil. C’est pas une vie…

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