Des paysans privés de leur terre en Afrique

Dès le premier jour du forum social mondial, les opérations de transactions des terres africaines étaient dénoncées. « Il ne s’agit pas seulement d’un problème d’accaparement de terre, mais bien d’accaparement de vies ! » s’insurge Ana Maria Suarez, de la Foodfirst Information and Action Network, réseau d’Information et d’Action pour le droit à se nourrir.

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Des paysans, souvent analphabètes, se voient proposer des contrats de location de leur terre pour des durées allant jusqu’à 100 ans. Les accords sont d’une grande opacité mais il semble que la promesse soit la mise en place de programmes de développement. « Les paysans sont en compétition, et les familles en danger. Sur 7 millions d’hectares cultivables au Sierra Leone, 5 millions sont déjà loués ou vendus ! Les habitants ne pourront plus survenir à leur besoin en nourriture» affirme Lansana Hassan Sowa, à la tête d’un comité d’éducation Sierra Leonais.

Ces terres sont majoritairement utilisées dans la culture d’agrocarburants tels que la canne à sucre et l’huile de palme, au profit de multinationales. L’uniformisation des cultures pourrait nuire sensiblement à la biodiversité locale.

« La spéculation sur ces terres de la part des personnes les mieux renseignées pose également problème » continue Anne Maina, venue du Kenya. De plus, les pays africains se font concurrence entre eux et aucune action commune n’est menée, ce qui permettrait d’imposer leurs conditions. « Les multinationales qui arrivent en Sierra Leone sont plus riches que le gouvernement! » constate Lansana Hassan Sowa. Les pays africains ne sont pas les seuls touchés. L’Inde est également très convoitée,

Devant tant de menaces, des solutions sont pourtant envisagées. « il faudrait créer une commission au niveau de l’ONU qui permettrait à toute victime de l’accaparement des terres de pouvoir porter plainte » conclue Ana Maria Suarez.

Ces propositions et les prochaines, issues de différents ateliers sur le même thème, seront discutées lors des séances conclusives des deux derniers jours du forum afin d’envisager des convergences communes pour tous les acteurs.

AB.

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