Europe nobélisée: enfin une guerre possible!

Claude-Marie Vadrot  • 12 octobre 2012
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Il y a des jours, comme ça, pendant lesquels un journaliste se demande, si le monde ne marche pas sur la tête. La sienne et celle de dizaines de millions de citoyens dits européens.

Une première interrogation m’est venue à l’esprit quand à l’heure du déjeuner, les Nobel ont fait exploser leur bombe ou plus exactement leur pétard mouillé : mais qui donc va aller chercher le prix en novembre? Giscard ? Parce qu’il est le plus âgé dans le grade le plus ancien ? La reine Elizabeth pour les mêmes raisons ? Tonton François qui va demander une permission spéciale à Dieu pour s’arracher quelques heures aux délices du purgatoire ? Le président de la Commission européenne en arguant que, justement, en Europe, il n’a jamais représenté personne ? Daniel Cohn-Bendit qui a mangé une collection de chapeau pour l’Europe, y compris un joli chapeau vert ? Le patron de la banque européenne en expliquant qu’il est un peu gêné financièrement depuis quelques années ? Le grand duc luxembourgeois sous prétexte qu’il gouverne un paradis ? Angela Merckel sous prétexte que l’un de ses compatriotes a déjà tenté de faire l’Europe à la pointe du canon ? Napoléon a titre posthume pour exactement les mêmes raisons ? Nous avons l’embarras du choix des postulants et des formules du ridicule. Déjà une longue queue se forme pour aller ramasser le prix Nobel de la paix dans le caniveau où il a été jeté…

J’ai beau chercher, j’ai du mal à discerner les raisons, évidentes ou cachées, qui ont poussé les gens du Nobel à se ridiculiser ainsi. Tout en insultant les dizaines de millions d’Européens au chômage ou les Roumains pourchassés d’un pays à l’autre. Peut-être parce qu’ils ont craint de passer de passer pour des gens « normaux ».

Et puis, comme je suis payé pour cela, j’ai poursuivi ma réflexion : il se trouve peut-être que fatigués par le consensus mou qui dégouline de l’Europe et de ses discussions, les Nobel ont eu un pressentiment génial. Lequel serait de déclencher la guerre que l’Europe se vante d’avoir évité en la remplaçant par une guerre économique contre les citoyens. Et je frémis d’aise à l’idée à la pensée de vivre les batailles homériques auxquelles vont de livrer les hiérarques et politiques pour figurer sur la photo norvégienne. Ca va saigner !

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