ES : l’importance de l’Histoire

Le 24 avril, le Pôle de ressources de Limoges et du Limousin pour l’histoire sociale, mutualiste et coopérative (PR2L) organisait, au Sénat, une journée d’étude, tandis que la semaine précédente une pareille journée était organisée, au Musée social, autour de l’ouvrage de Michel Dreyfus « Financer les utopies, une histoire du Crédit coopératif 1893-2013 ». A l’heure du débat sur l’ES élargi par l’élaboration de la prochaine loi-cadre, ces retours sur son Histoire s’avèrent nécessaires.

Jean-Philippe Milesy  • 29 avril 2013
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« Valorisation du patrimoine et perspectives d’avenir de l’économie sociale et solidaire en France et en Europe » tel était l’intitulé de la journée du 24 avril organisée par PR2L avec le soutien de la Fondation du Crédit coopératif, de la Recma et du Cédias.
_ Elle fut riche en ce qu’elle replaçait l’ES dans son contexte historique avec sa filiation chrétienne philanthropique d’une part, mais surtout fille du mouvement social, en résistance à l’ordre établi et en lien avec la constitution avec syndicats émergents.
_ Le libéralisme, et son corolaire la « modernité », voudraient tenir l’Histoire, comme la politique à l’écart, ou alors limitées au service de son idéologie, fort ancienne au demeurant.
_ Examiner la formation et le développement des structures de l’ES, c’est permettre d’en retrouver les ressorts et notamment l’effet de transformation qu’elles eurent sur la société de leur temps et les mobilisations qu’elles suscitèrent. D’où l’utilité de telles recherches.
Comme le prouvèrent les échanges sur l’ESS aujourd’hui en France auxquels participèrent Nadine Richez Battesti, Henri Noguès, Thierry Jeantet, et Denis Malabou, président de la CRES Limousin.
_Cela permet d’asseoir les politiques des acteurs de l’ES et notamment les politiques locales, comme le soulignèrent Isabelle Milliet-Caurier pour la FNMF, Jean-Louis Cabrespines, pdt du CNCRES ou encore le Sénateur René Teulade qui insista sur les valeurs d’égalité de solidarité et de fraternité qui fondent l’ES.
_ Doter l’ES d’outils de mémoire et d’analyse est en amont indispensable ; le PR2L s’engage dans ce travail en Limousin, tout comme le Cédias/Musée social, le Codhos. et d’autres encore. Mais aussi en Italie, comme le souligna Maria Meriggi de l’Université de Bergame.

L’un des artisans de cette journée fut Michel Dreyfus.
_Il vient de publier aux éditions Actes Sud / IMEC une importante histoire du Crédit coopératif sous le titre « Financer les Utopies ».
Autour de la question des structures bancaires qui conduisirent au « Crédit Coop » tel que nous le connaissons, c’est toute une histoire du mouvement coopératif au XXème siècle, dans ses deux branches consommation et production, que nous propose l’auteur.
_ Michel Dreyfus, échappe à la geste et la célébration, il sait souligner les ambiguïtés, les insuffisances mais il sait aussi dégager les potentiels et les perspectives d’une ES retrouvant ses valeurs.
_ L’ouvrage est des plus utiles, à l’heure où, à l’exception communément admise du Crédit coopératif, les banques coopératives sont largement confrontées à leur banalisation et à des pratiques où l’ES trouve parfois difficilement son compte.
_ Cependant ces banques semble retrouver l’ES et leur spécificité dans leur communication. Cela préfigure-t-il une changement en profondeur ?

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