René Teulade est mort

Au-delà du -bon- ministre des Affaires sociales qu’il fut, du jeune Sénateur qu’il était, René Teulade était avant tout un militant, politique au sein du PS, syndical au sein de la FEN, mais surtout au-sein de la Mutualité française dont il devint président en 1979. En ces temps de compromis, il faut rappeler la mobilisation victorieuse qu’il conduisit, en 1979, contre le « ticket modérateur d’ordre publique » voulu par Raymond Barre, rassemblant plusieurs centaines de milliers de personnes à Vincennes et des millions de signatures.
_ C’était un homme engagé et bon, un patron exigeant et juste.

Jean-Philippe Milesy  • 14 février 2014
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Nous publions ici la « nécro » parue dans la Lettre d’Espace-Social-Européen qu’édite Pascal Beau qui fut un proche collaborateur et ami du Ministre. <www.espace-social.com>

*René Teulade, à l’âge de 82 ans, vient de décéder brutalement.
Sa carrière, son parcours militant furent exemplaire.

Il débuta comme instituteur en Corrèze, puis devint professeur des écoles. Sur le plan des engagements syndicaux, mutualistes et politiques, son parcours fut sans équivalent. Dirigeant du SNI départemental, puis de la FEN, il prît très vite des responsabilités mutualistes. En Corrèze d’abord bien entendu. Puis à l’échelon national. Il présida l’UNMRIFEN en 1973.

En 1979, il devînt président de la FNMF (Fédération nationale de la Mutualité française). Il entra au Conseil Economique et Social, intégra le bureau de cette assemblée. Il fut élu maire d’Argentat en 1989 et conserva ce mandat jusqu’à son décès. Conseiller général de Corrèze, puis premier vice-président du conseil général du département aux cotés de François Hollande. Dont il fut aussi le suppléant à l’Assemblée nationale. Depuis 2008, il assumait un mandat de sénateur. En 1992, François Mitterrand le nomma ministre des Affaires sociales et de l’Intégration dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy. Sa réussite ministérielle fut surtout la loi sur la maîtrise médicalisée des dépenses de santé.

Nombre de dirigeants sociaux, mutualistes, syndicaux, politiques appréciaient René Teulade pour son accueil, son écoute, sa gentillesse, sa bienveillance, sa capacité à rassembler les acteurs dans un esprit de conquête et de progrès. Il incarnait le social dans toute sa dimension.

Une immense perte et d’innombrables souvenirs pour beaucoup…*

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