Marc Blondel

Le décès de Marc Blondel marquera une date dans l’histoire du syndicalisme français. L’ancien secrétaire général de Force-Ouvrière était un homme de conviction, un tribun. C’était aussi un homme complexe, aussi fin et cultivé dans l’entretien privé qu’il pouvait être brutal et schématique dans son expression public. Il représentait certes la social-démocratie du temps de la guerre froide mais pas sans vertu.

Jean-Philippe Milesy  • 21 mars 2014
Partager :

Militant ouvrier à la tête d’une organisation composite où coexistaient les « lambertistes » et des militants de la droite classique voire de l’extrême-droite, il mêlait avec force talent une analyse « de classe » des situations avec les pratiques parfois ambigües de sa Confédération.

Vis-à-vis de l’Economie sociale, il démontrait cette dualité. Compagnon de combat de Georges Rino, le fondateur du Groupe Chèque-déjeuner, il n’en défendait pas moins l’idée que les Scop étaient « une forme d’auto-exploitation de la classe ouvrière ». Mais dans le même temps il était attentif à la présence de FO au sein des mutuelles et des organisations paritaires.
_ Il était très hostile à la notion de société civile, mais assumait avec dévouement ses engagements associatifs, même quand la maladie le gagnait.
Franc-Maçon, président de la Libre Pensée, il était un laïque affirmé, mais il avait signé un communiqué commun avec la LDH contre les contraintes pesant sur les personnes dans leur vie quotidienne à raison de leurs convictions religieuses.

Avec Marc Blondel, c’est un homme engagé et riche -y compris dans ses contradictions- qui disparaît. Il était un homme très fidèle en amitié, et il sut le prouver à l’égard de beaucoup quels qu’ils furent.

Voilà pourquoi, au delà des divergences, il méritait ces quelques lignes, notre souvenir, et une pensée pour les siens et ses camarades syndicalistes.

Publié dans
Les blogs et Les blogs invités
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don