Croissance zéro une chance à saisir: le choeur des pleureuses économiques oublie le partage

Claude-Marie Vadrot  • 14 août 2014
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Je ne suis pas économiste et je ne comprends pas toujours les explications de ceux qui prétendent l’être, même lorsqu’il s’agit de celles du désormais célèbre chauve de France 2 qui trouve toujours les bonnes courbes et graphiques qui confortent à la fois le libéralisme et des exigences du Medef. Le confrère qui conjugue le verbe « baisser les charges » à tous les temps. Mais à entendre le chœur des pleureuses médiatiques et politiques qui affolent les populations depuis mercredi avec l’annonce que la France (et l’Europe) sont au degré zéro de la croissance, je me pose des questions…

En effet, l’ignorant que je suis, comme de nombreux Français et une grande partie des écologistes, se demande si toujours plus de croissance économique, alors que nous entamons largement les ressources de la planète plus vite qu’elles se renouvellent, est un objectif acceptable et soutenable. Ou une religion aux dogmes intangibles. D’autant plus que, dans la croissance, les statisticiens fous comptabilisent, la réparation diverses des pollutions (nettoyage, réhabilitation des espaces pollués, maladies, dépenses sociales, hospitalisation…), les accidents de voiture, la construction des ronds points et des autoroutes, l’ANPE, la vidéosurveillance, la réparation inutile et hasardeuse des centrales nucléaires, le fonctionnement de l’armée et de la police, le recyclage des emballages qui ne devraient pas exister ou l’entretien des Rafales invendables…

Donc ce mythe de la croissance, se demande le naïf que je suis, n’est-il pas dépassé et une simple incitation au « toujours plus » de la fuite en avant d’un système qui ne sait plus s’arrêter sans vouloir se souvenir que les diplodocus sont morts faute d’avoir su ou pu se retenir de grossir démesurément. Ce n’est pas en promettant une illusoire baisse des impôts et des charges –celles des entreprises bien sur- que les Etats calmeront la faim de profits des patrons.

Donc la question impertinente qui me vient à l’esprit est la suivante: plutôt que de rêver en permanence de croissance, plutôt que d’en faire un totem évidemment associé aux « baisses de charges » dont rêvent les patrons et les économistes qui mettent en musique leurs souhaits de gagner plus, ne faut-il pas imaginer de remplacer le mythe de la croissance par la réalité du partage ? A commencer par celui du travail qui semble manquer…Mais aucun des commentateurs de la pensée économique unique n’y a pensé et les autres sont en vacances.

Est-ce que cette croissance zéro n’est pas une chance à saisir et à prolonger au profit du plus grand nombre? Question qui n’est pas originale. Mais, je l’ai déjà dit, je ne suis pas économiste…

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