Valls II : l’ESS garde sa position mais dans quel gouvernement ?

Auguste Bebel, leader social-démocrate allemand de la fin du XIXème siècle, avait l’habitude de dire que quand ses adversaires applaudissaient à ses propos, il se demandait aussitôt quelle bêtise il avait pu proférer.
_ Aujourd’hui le très libéral « ultra » Club des entrepreneurs peut applaudir à la nomination d’Emmanuel Macron, aujourd’hui Manuel Valls peut jouir d’une standing-ovation à l’Université du MEDEF, aujourd’hui Lionel Luca très « réac » député UMP peut ironiser sur le Premier ministre qui serait à ses yeux le meilleur candidat aux primaires de son parti au risque de surenchère sans que le Premier ministre s’interroge en quoique ce soit.

Jean-Philippe Milesy  • 27 août 2014
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C’est que Gattaz, ne représente en rien un adversaire, ni même un interlocuteur, il est au désormais au centre du projet dit « socialiste »;
_ Notons que Manuel Valls a le mérite de la cohérence, lui qui voulait il y a quelques années en finir avec ce terme.
_ Devant les patrons il a marqué la fin de toute option fut-elle appelée « social-démocrate ».
_ Pour ne prendre qu’un exemple il a confirmé son adhésion à la demande patronale de révision des « seuils sociaux » vouant des dizaines, voire des centaines de milliers de salariés de toute représentation dans l’entreprise.

Pour une présidence qui devait être celle du « dialogue social » c’est un comble et nous observerons l’attitude de certaines organisations syndicales et de leurs adhérents devant ce renoncement.
_ Ces dernières en donnant un blanc seing au pacte dit de Responsabilité sont désormais en mesure d’en apprécier la logique.

Mais Madame Delga demeure Secrétaire d’Etat au commerce, à l’attisant, à la consommation et à l’Economie sociale et solidaire.
Son ministre de rattachement est désormais Monsieur Emmanuel Macron que nous évoquions dans un article précédent (voir notre article) sur les liens incestueux entre grandes banques y compris coopératives et appareils politiques.

Tout cela pourrait prêter à ironie. Mais c’est l’aggravation du sort de millions de personnes qui est en jeu.
Comment dans ces conditions réagiront ces dizaines et dizaines de député socialistes, élus sur « le changement maintenant », sur la « finance ennemie » ?
C’est une question que nous posions déjà il y a quelques mois (voir notre article)

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