Compte à rebours du climat. Le rapport du GIEC pour la France présenté à Ségolène Royal est très pessimiste

Claude-Marie Vadrot  • 6 septembre 2014
Partager :

**447jours. C’est le temps qui reste à la planète et aux politiques avant le début de la 20 éme conférence sur le climat qui se tiendra prés de Paris, au Bourget, à partir du 30 novembre 2015. Comme le temps passera très vite pour la montée inexorable du dérèglement climatique, fait de réchauffement, de tempêtes, de froid inattendu et de graves variations pluviométriques, et d’erreurs d’appréciation, il est déjà temps d’en tenir une chronique politique, scientifique et économique. Le lecteur trouvera donc régulièrement ici les informations, bonnes ou mauvaises, liées au réchauffement de la planète et à la froideur ou à l’indifférence des politiques.
**

La ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a présenté le samedi 6 septembre, le rapport du Groupe International sur l’Evolution du Climat (GIEC) consacré aux conséquences du réchauffement sur la France. Présentation effectuée dans les Alpes, là où les glaciers fondent et reculent depuis des années. Comme dans les Andes ou l’Himalaya, transformant le régime des cours d’eau et l’économie des zones agricoles qui en dépendent.

Comme pour de nombreux pays, notamment dans ceux du sud où les conséquences seront souvent encore plus tragiques, ce rapport scientifique, n’est guère optimiste. Il souligne que le réchauffement est désormais inéluctable et que les mesures qui seront à préparer à la Conférence de Lima au mois de décembre prochain puis à décider lors de la réunion de Paris en décembre 2015 ne pourront guère inverser les évolutions. Surtout si elles ne sont pas prises ou restent cosmétiques, laissées au seul bon vouloir de l’économie industrielle et du MEDEF qui dominent la planète et épuisent ses ressources. Dans la Sud de la France, les températures moyennes augmenteront d’environ 5° pendant l’été et de 3,5° au cours de l’hiver sur tout le territoire. D’après Jean Jouzel, le climatologue qui a dirigé cette étude les périodes caniculaires seront de plus en plus nombreuses avec un accroissement de 5 à 6° par rapport à la moyenne actuelle de ces épisodes de grande chaleur. Ce qui risque de réduire les périodes d’enneigement des Alpes et des Pyrénées, avec comme conséquence la réduction de la possibilité de pratiquer des sports d’hiver et une augmentation des avalanches à la fois imprévisibles et meurtrières.
D’autre part, de nombreuses parties du territoire seront fréquemment touchées par des phénomènes climatiques extrêmes : de fortes pluies, des gros orages, des tornades de type tropical et souvent destructrices et donc de fréquentes inondations que les grandes compagnies spécialisées refuseront d’assurer, comme cela se produit déjà aux Etats-Unis. Paradoxalement, comme l’Espagne, la partie méridionale de la France souffrira de longues périodes de sécheresse qui affecteront l’agriculture mais aussi les villes touristiques de la côte méditerranéenne. Notamment en raison de l’assèchement progressif de nombreuses nappes phréatiques.

Les conséquences sur la grande agriculture seront importantes, notamment pour le maïs et les céréales mais aussi pour la vigne qui devra de plus en plus souvent grimper en altitude. Ce qui condamne la plupart vignes de plaine dont il deviendra impossible de contrôler la teneur en alcool d’un vin devenant invendable.

Et pendant ce temps là, les glaciers de l’arctique, de l’antartique et du Groenland continuent de connaitre une accélération de leurs fontes, contribuant à augmenter le niveau des mers grâce aux 500 milliards de tonnes partis gonfler leurs eaux depuis deux ans. Celles, par exemple, qui attaquent et font reculer le littoral français.

Et pendant ce temps là, en plus, les ministres et gouvernement de Ségolène Royal, continuent à considérer l’écologie et la transition énergétique comme un luxe, responsables et parlementaires détricotant (c’est une manie…) un texte de loi qui n’est encore même pas voté ! Ils ont pour « excuse » non avouée d’avoir la certitude que ni les uns ni les autres, de droite ou de gauche, de ne plus être là quand la situation s’aggravera encore, eux qui raisonnent au mieux pour les cinq années à venir

Publié dans
Les blogs et Les blogs invités
Temps de lecture : 4 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don