Centrales nucléaires: est-il vraiment prudent de réclamer plus de « sécurité » ?

Claude-Marie Vadrot  • 1 novembre 2014
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Protester, comme le font beaucoup d’écologistes, particulièrement Greenpeace, parce que la sécurité des réacteurs nucléaires ne serait pas vraiment assurée vue du ciel, ne parait pas être judicieux, ni même prudent. Contester perpétuellement le choix nucléaire dans lequel s’obstine la France depuis 1974, au moment où se discute la loi sur la transition énergétique, est une chose logique et nécessaire ; mais suggérer au pouvoir qu’il faut sans cesse renforcer la surveillance des centrales parait inciter ce pouvoir à développer encore plus le contrôle des citoyens.

Dans une société qui dispose de nombreux systèmes de traçage et de fichage des Français il parait absurde et surtout dangereux d’en réclamer encore plus sous prétexte que des drones ont survolé plusieurs centrales. Il ne faut jamais oublier que la société nucléarisée a logiquement entrainé, ici et ailleurs, le renforcement de la société informatisée. Une société dans laquelle nous sommes tous de plus en plus considérés comme des « suspects », voire des délinquants potentiels. Après tout, ceux qui protestent aujourd’hui, et avec raison contre les « projets inutiles », essentiellement les écologistes, sont déjà considérés comme de mauvais citoyens qu’il est nécessaire de surveiller puisqu’ils contestent des choix présentés comme « démocratiques » ; sous le prétexte qu’ils sont décidés par des élus. Lesquels ne peuvent être présumés avoir fait le « bon choix » pour la seule raison qu’ils ont remporté des élections locales, régionales ou nationales.

Il est don c bien regrettable que des écologistes et apparentés réclament plus de sécurité. Ils appellent ainsi à des répressions sécuritaires dont ils seront les premières victimes. Par recours à des lois de surveillance renforcées ou de simples grenades offensives mortelles…

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