Viande: quand elle perd ses noms, la grande distribution gagne sa bataille pour imposer la bouffe industrielle

Claude-Marie Vadrot  • 16 décembre 2014
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La grande distribution a obtenu une fois de plus le droit de berner le consommateur et surtout de lui faire oublier le sens des mots avec les nouvelles mentions portées sur la viande. Une perte de vocabulaire qui contribue évidemment à le déresponsabiliser. Ce qu’il fait déjà lorsqu’il affiche dans ses étals, des expressions comme « tomate » ronde, « tomate allongée », « haricots vert long », « poivron long », « tomate cerise allongée », « clémentine à feuilles », « pomme verte », « abricot juteux », voire « pomme jaune » alors que pour chaque variété de fruits et de légumes il existe des noms précis. Des appellations qui correspondent (mais hélas de moins en moins », à des goûts, de textures, de qualité culinaires, des résistances à la cuisson, des caractéristiques de conservation, etc.

Il est regrettable que l’Europe, et plus particulièrement la France, laisse faire ce commerce qui vise à guider le consommateur vers un oubli du sens des mots. Ce qui permet à la grande distribution de vendre n’importe quoi et de l’habituer à considérer les aliments frais comme de simples produits industriels. Ce qu’ils sont d’ailleurs souvent.

Il ne reste plus que les bouchers-artisans, les AMAP et ceux qui vendent à la ferme pour sauver un savoir qui est aussi une sauvegarde…

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